lundi, mars 27, 2006

Arrêter la fuite en avant

Sur la "fuite en avant" et la nécessaire maîtrise de la croissance démographique et urbaine dans le pays de Fayence, face aux nombreux déséquilibres qui se manifestent - augmentation des prix de l'immobilier, début de pénuries d'eau, destruction des paysages, prolifération de zones d'activité non intégrées dans le paysage, multiplication des zones de construction après changements d'affectation dans les POS, publicité illégale au bord des routes, etc...

3 commentaires:

Anonyme a dit…

En gros, CEI est en accord avec votre analyse. Il faut maîtriser les
flux migratoires. C'est pour cela que nous aurions souhaité un SCOT
qui ne soit pas limité au canton de Fayence mais qui inclue
également les zones littorales pour lesquelles nous sommes une zone
de desserrement (tout l'accroissement de l'urbanisation n'est pas dû
au seuls pays d'Europe du Nord) afin d'avoir un cadre de négociation.

Mais a contrario, geler totalement l'urbanisation risque de faire
augmenter le rare foncier bâti disponible dans des proportions encore plus élevées et donc d'accentuer des déséquilibres déjà existants entre logement saisonnier et logement permanent, entre locatif et accession à la propriété. Et que cela interdise encore plus d'offrir des logements accessibles à différentes catégories de
population : si l'on doit être absolument cynique, on pourrait dire que lorsque les enseignants, les personnels de soin infirmiers, les employés de maison, les jardiniers, les caissières de supermarché etc. ne peuvent pas se loger sur place, cela n'est pas sans incidence sur la qualité de vie des plus "riches"....

Vaste problème !

C'est pourquoi nous regrettons aussi que l'intérêt communautaire, tel qu'il est rédigé dans les statuts en cours d'adoption ne
mentionne pas certaines ambitions, certaines politiques tendant à
corriger ces déséquilibres et que la question de l'eau n'y soit
qu'un simple appendice du volet Environnement.

Je vous joins deux textes que nous avions rédigés sur ces
différentes problématiques, dont l'un très récent concernant
l'avancement de la construction intercommunale. Il serait grand temps que nous ayions notre site afin que vous puissiez inclure des liens dans votre excellent blog.

Anonyme a dit…

Bonjour,

Le texte (lien) dans son ensemble correspond tout à fait à ce que beaucoup d¹entre nous ressentent.
Il pourrait être être une base de discussion vers une fédération
d'associations cantonales demandant un autre développement.

Quelques observations :

Le taux de TVA à 5,5% ne concerne que les travaux en villas anciennes et non
la construction de villas nouvelles.

Le problème du bâtiment et des agences immobilières ( emplois et lobbies)
nous obligerait à la reconversion de nos activités sur le long terme ce qui
impliquerait de s'y prendre encore plus tôt.

Un développement trop rapide (supérieur à celui des moyens locaux) est toujours (selon moi) une forme de colonialisme économique car il va impliquer l'intervention massive de moyens extérieurs sur une durée limitée,
au détriment d'un développement plus lent et plus durable qui aurait plus prioritairement servi à l'économie locale. On pourrait comparer le potentiel de développement de l'immobilier à un gisement de terrains épuisable et non renouvelable que l'on préserve pour le long terme ou que l'on gaspille dans le court terme
avec l'apport d'entreprises extérieures au Pays.

Concernant la pression foncière du nord vers le sud, on ne pourra pas
l'éviter mais simplement la limiter et la maîtriser. Beaucoup d'entre nous
y avons participé. Il faut l'anticiper. C'est à dire concevoir peut-être de
nouveaux villages hors des zones saturées évitant les banlieues miteuses
des villages existants et le mitage hideux des paysages.

Villages écologiques, pourquoi pas? Ouverts à tous les revenus (logements
pour actifs), privilégiant les matériaux bio et les économies d'énergie,
transports collectifs attrayants, nombreux espaces piéton, véhicules hors de la vue, agora au coeur du village, commerce de proximité, commerces équitables, circuits courts concernant l'alimentation, nombreux services sur place, station d'épuration par lagunage ou autres procédés écolos avec
recyclage de l'eau pour l'arrosage, etc...)

On peut toujours rêver? En Allemagne il y a des expériences de ce genre. Pourquoi pas sur le canton? Cela serait une façon positive de mettre en oeuvre un développement durable, de créer des emplois et de parler du Pays de Fayence autrement que par l'existence de son golf et de ses hangars...

Cordialement,

Anonyme a dit…

Des expériences de ce genre, il en existe aussi en France :
certaines collectivités exigeraient déjà un volet développement
durable comme condition à l'obtention de tout permis de
construire (solaire passif, panneaux solaires, géothermie, puits
"provençal", techniques et matériaux HQE, etc.). Après tout, on
accepte bien, de bon ou mauvais coeur, des contraintes d'ordre
architectural (forme des fenêtres, type volets, couleur du crépi,
etc.). S'agissant de lutter contre l'effet de serre, avec des
moyens qui, prévus dès la construction, n'entraînent pas
forcément des coûts supplémentaires ou bien sont facilement
amortissables, cela peut se défendre... Pourquoi pas en Pays de
Fayence ? Ce serait une bien meilleure image que celle que lui
donnent les panneaux publicitaires anarchiques qui défigurent sa
"porte d'entrée", de la Colle Noire jusqu'à Tourrettes ! Et dans
ce cas, on pourrait également exiger des golfs des pratiques
d'entretien des greens plus respectueuses de l'environnement
(utilisation de l'eau, produits phytosanitaires, engrais...).

Quant à la création de "villages ou quartiers nouveaux", bien
intégrés, bien équipés et bien desservis, (et aux normes HQE,
pourquoi pas ?) afin d'éviter la poursuite du mitage
catastrophique tout en créant des logements accessibles à tous,
c'était évoqué clairement dans la stratégie que Construire
Ensemble l'Intercommunalité" avait adoptée à l'unanimité dès
Octobre 2004. Le site de Fontsante avait même été évoqué mais il
faudrait d'abord le dépolluer...

On pourrait même envisager la création de zones d'activités
intercommunales dédiées à la Haute Qualité Environnementale
(HQE). Avec des incitations fiscales pour localiser des
entreprises de conception et de mise en oeuvre de ces techniques
ainsi que de production ou commercialisation des matériaux
correspondants (il y a même des circuits économiques courts à
monter), voire des centres de recherche dans ce domaine et/ou de
la formation. Cela contribuerait également à améliorer l'image du
Pays de Fayence tout en lui rapportant de la taxe professionnelle.

Alors, pourquoi ces propositions ne feraient-elles pas partie du
projet de territoire du Pays de Fayence ? CHICHE !

Anne GRIMAULT