samedi, janvier 04, 2014

François Cavallier répond au nouveau journal à propos de la ferme Eneryo

- [....] sur l'article de la p.3 "faisons les comptes" consacré à la ferme photovoltaïque, je voudrais souligner quatre points :

1) le chiffre d'affaires annoncé est surestimé de 60 % au regard de la réalité de l'irradiation solaire annuelle dans notre secteur

2) le bénéfice net comptable, dont le calcul ne prend en compte ni les 6 % d'intérêt annuel du prêt souscrit par l'investisseur, ni les 33 % d'impôt sur les bénéfices, ni les 200 000 euros annuellement versés à la commune (loyers et taxes), entre autres, est surestimé de 1000 % par votre lectrice.

3) s'agissant justement du prêt, il va de soi que jamais une commune de notre taille n'aurait été capable de souscrire un tel emprunt (une dette de 25 000 euros par contribuable !). Dans la même logique, on ne peut comparer l'investissement de 2011 et les revenus de 2031 comme proposé, parce qu'un coefficient d'actualisation (différence du coût de l'argent, du coût de la vie) va nécessairement s'appliquer. Hélas, négliger des réalités de ce type correspond à une conception très répandue de l'économie (on m'a servi la même à l'école), conception dans laquelle tout ce qui n'est pas public est volé à ceux qui ne l'ont pas, et dans laquelle les mots "investissement" et "bénéfice" sont la quintessence de l'obscénité.

4) s'il était si facile de doubler ou de tripler sa mise où que ce soit en deux ou trois ans comme cela nous est décrit, le monde entier emploierait ses capitaux à des fermes solaires dans notre canton. Comme chacun l'aura remarqué, ce n'est pas si facile : c'est pour cette raison que le bénéfice récompense la capacité du partenaire à lever des fonds qui nous sont autrement inaccessibles et le risque qu'il a pris en le faisant....


J'approuve sans réserve ces précisions - ce qui ne met pas en cause le point de vue sur le rôle du photovoltaïque dans la production-consommation d'électricité; 
et concernant le taux d'actalisation j'ajoute ceci pour la compréhension des lecteurs:

le taux d'actualisation est un concept de calcul d'économiste: c'est le taux d'intérêt qui rend la somme de placements d'épargne, correspondant à des revenus futurs à ce taux, égal à l'investissement de départ. D'un point de vue plus économique, c'est le coût de la préférence du présent pour l'avenir incertain et risqué. Celui qui renonce à consommer aujourd'hui pour consommer dans 20 ans en donnant ses fonds à un capitaliste qui investit pour l'avenir, demande une rémunération qui paie son renoncement à la préférence du présent. Ce taux est normalement de 5% en monnaie constante, auquel s'ajoute une estimation du risque d'inflation. Les taux pratiqués actuellement de quasi zéro par la BCE  sont donc totalement abérrants, car formateurs de bulles et de mal-investissements.

 Voir ce document où j'explique tout cela.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

On peut dire n'importe quoi sur le nouveau journal; c'est bienvenu! c'est leur objectif. Ce n'est donc pas du journalisme.

pratclif a dit…

Réforme cantonale: j'apprécie bien l'argumentation présentée à l'appui de la délibération (projet) du CG83 [lien]; un argumentaire "rationnel et scientifique"; c'est une base de connaissances qui permet de former son jugement.
J'apprécie moins l'intervention de notre CG que je trouve moins "rationnelle et scientifique" [lien]. Ce fut sans doute une intervention, parmi d'autres, des Conseillers Généraux lors du débat. Mais merci à lui de nous avoir fait connaître sa position sur ce sujet et son vote, ce qui lui incombe vis à vis de ses électeurs.

Anonyme a dit…

S'il n'est pas interdit de réfléchir sans médisance du tout, mais au milieu des tracasseries des futurs électeurs ce n'est pas si facile, la question en retour qui peut être posée, et savoir comment on peut amener les couillonnais à hypothéquer leur patrimoine foncier sous une forme de "ferme" pour faire plaisir aux paysans, tandis que lorsqu'il s'agira d'engranger des bénéfices réels lors de la vente à la maison mère, la dénomination changera en "centrale"...
Faut pas avoir envie d'y fourrer son nez dans ce photovoltaïque, on n'en sortira pas entier.
Cà et là on entend la rengaine, toujours la même : Qué dit ???
JEAN RIGOL ANKHOR

Anonyme a dit…

Il se murmure que Mr ANTONINI rallerait la liste du K VALLIER. Dans quelles conditions ???
JEAN SOURIS