jeudi, mai 08, 2014

A la peine en France, les magasins Dia sont à vendre, Actualités

Cette fois, c’est officiel. Dia, numéro trois mondial du hard-discount derrière les allemands Lidl et Aldi avec 11,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 7.328 magasins en 2013, a confirmé jeudi à Madrid son intention de céder sa filiale française qui compte 865 points de vente. Précisément, la société cotée à la Bourse madrilène a annoncé à l’occasion de la publication de ses résultats trimestriels qu’elle plaçait Dia France parmi les activités dites abandonnées et disponibles à la vente. Le groupe a lancé « toutes les actions opportunes pour vendre la totalité de son activité en France », qui a apporté 20 % de ses ventes au premier trimestre.
Pour le directeur général de Dia, Ricardo Currás, c’est finalement, au terme d’une réflexion initiée en novembre, « la meilleure solution pour les employés, les franchisés et les actionnaires », parmi lesquels on retrouve, derrière deux fonds long terme dont Baillie Gifford, Groupe Arnault et Colony Capital qui totalisent 10 % du capital, suite à la scission d’avec Carrefour en 2011.

Une valeur estimée entre 300 et 400 millions d’euros

Dia France est victime du désamour des consommateurs français pour le hard discount, dont la part de marché dans la distribution alimentaire a, malgré la crise, reculé de 3 points (à 12 %) depuis 2009. Le réseau a vu ses ventes s’effondrer de 11 % l’an passé, à 1,8 milliard d’euros et fait état, selon les syndicats, d’une perte de 18 millions. « Dans l’Hexagone, l’enseigne n’a pas la taille critique nécessaire pour avoir des prix compétitifs et souffre d’une mauvaise logistique », estime un expert. Pour autant, l’excédent brut d’exploitation de Dia France était encore positif en 2013 et la filiale dispose d’un portefeuille immobilier valorisé à 200 millions et de 150 millions supplémentaires de crédit d’impôts. Autant dire que les actionnaires du groupe Dia espèrent encore en tirer quelque chose.
Les analystes qui planchent sur le sujet depuis plusieurs mois que les rumeurs de vente courent estiment la valeur de Dia France entre 300 et 400 millions d’euros. Le magazine spécialisé « LSA », qui, sans citer de sources, a fait état d’un intérêt de la part de Carrefour et Casino, avançait, lui, la fourchette de 150 à 200 millions. Le repreneur devra, il est vrai, opérer la restructuration que le groupe Dia souhaite éviter de réaliser. Le délégué central CGT avançait mercredi à Reuters le chiffre de 200 magasins « en moins » ainsi que la fermeture d’entrepôts. Soit 1.500 emplois menacés sur 7.000. Une note de Kepler Cheuvreux évoque, elle, la partie du parc situé au nord de la France, qui ne serait pas rentable, soit 300 points de vente dont la fermeture coûterait 100 millions.
Mais si pour Dia France, le Nord est peu porteur, tel n’est pas le cas de Paris et du Sud-Est où les emplacements de l’enseigne sont de qualité et l’activité s’avère porteuse. Globalement, au moment où la guerre des prix s’accentue encore entre les enseignes de distribution alimentaires en France, l’acquisition des 2 % de parts de marché détenus par Dia peut justifier d’y mettre le prix. Casino pourrait ainsi compléter son réseau Leader Price et Carrefour son maillage de proximité. D’autres acteurs seraient intéressés. Si Dia ne réussissait pas à céder d’un coup ses 865 magasins français, plutôt qu’une vente à la découpe qui serait un dernier recours, des accords de partenariat avec d’autres enseignes pourraient faire figure d’alternative.
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Écrit par Philippe BERTRAN

2 commentaires:

pratclif a dit…

Pour un petit pays comme le notre, faites le compte, d'est en ouest: Aldi, Leclerc, Lidl, Dia, Intermarché, SuperU, sans compter les petits Casinos, HuitàHuit et autres commerces qui cherchent à conserver leurs parts de marché! C'est une bulle qui éclate?

Anonyme a dit…

Le début de la faim. Il faudra bien se résoudre à nationaliser la distribution alimentaire, après avoir tué le commerce de proximité. Cette nationalisation viendra lorsqu'un seul groupe détiendra cette distribution; Le début de la fin.
TRISTAN MOUHRIR