lundi, janvier 02, 2017

De la gouvernance de Morzine: Chroniques des dérives de la station haut-savoyarde


Morzine : Chroniques des dérives de la station haut-savoyarde


 
Rarement la chambre régionale des comptes aura été aussi virulente envers une institution qu'elle contrôle. Dans son rapport définitif d'observation, les limiers financiers fustigent la mauvaise gestion de la commune de Morzine, mettant ouvertement en cause le maire Gérard Berger, et dénonçant de "multiples conflits d'intérêts". Chronique des dérives d'une petite commune française. Que se passe-t-il à Morzine? Cette station touristique haut-savoyarde, installée entre le Mont-Blanc et le lac Léman, pourrait bien perdre la tranquillité que lui confère son rang de station familiale. Et pour cause : la commune de 3 000 habitants est sous le feu des critiques acerbes de la chambre régionale des comptes Auvergne Rhône-Alpes, normalement prompte à une certaine retenue.
Pour preuve du caractère alarmant de son rapport, l'institution de contrôle y dénonce de "nombreux cas de conflits d'intérêts ou des manquements à la déontologie". La petite commune de la vallée d'Aulps, plutôt prospère et équilibrée financièrement, serait-elle tenue par des élus incompétents, voire "intéressés" comme le souligne l'instance ?

Conflits d'intérêts

À travers 77 pages couvrant la période 2009-2013, les magistrats étrillent la gouvernance démocratique de la commune, soulignent le caractère "inéligible" du maire actuel, mais aussi son "caractère intéressé" sur certaines délégations de services publics. Ils rudoient les pratiques des élus locaux dans le domaine des commandes publiques, dénonçant une "absence de formalisme et de professionnalisation", mais aussi des défauts de contrôle.
Les limiers financiers épinglent également la gestion des ressources humaines qui pourrait, dans certains cas, s'apparenter à du favoritisme. Sans parler des indemnisations détournées pour "servir de complément de salaire irrégulier" ou des primes versées sans base légale.

Frontière poreuse

Pour incarner cette histoire, parfois proche d'un vaudeville, trois personnages tiennent le haut de l'affiche : le maire-entrepreneur, l'expert-comptable et premier adjoint aux finances, le notaire et membre de la commission de l'urbanisme. Ces trois individus, clairement mis en cause dans le rapport, sans jamais qu'il ne cite leur nom, ont semble-t-il confondu leur mandat électif et leur activité professionnelle.

Cette frontière poreuse entre activité commerciale et mandat public, peu de personnes semblent s'en inquiéter au conseil municipal. Ladite instance est, au vu des dernières élections municipales, totalement acquise au maire Gérard Berger. Pour preuve, l'édile de Morzine a été élu, en 2014, sur une liste unique, avec 100 % des suffrages.

À travers trois volets - les personnages clefs, la gestion des ressources humaines et l'analyse des commandes publiques, Acteurs de l'économie-La Tribune propose un tour d'horizon des dérives démocratiques, du moins déontologiques et morales, d'une petite commune française.

[Micmac à Morzine] Épisode 1 : le maire, l'expert-comptable et le notaire
[Micmac à Morzine] Épisode 2 : une drôle de gestion des ressources humaines
[Micmac à Morzine] Épisode 3 : la nébuleuse des marchés publics

Source: acteursdeleconomie.latribune.fr Par Maxime Hanssen

  1. Plus: Tous les liens vers la mal gouvernance de Morzine
  2. Le rapport de la cour régionale des comptes 11 mars 2016

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Ce maire, semble t il magouilleur et ses complices devraient se rappeler que "si haut que l'on soit assis, on ne l'est toujours que sur son Q" lequel, n'est pas nécessairement toujours très propre. Mais, hélas, Morzine n'est pas la seule commune dans cette situation. Voila ce qu'il en coute de faire confiance aux élus locaux pour tout.

pratclif a dit…

On apprend que ce maire a été élu avec 100% des voix sur une liste unique. L'onction du suffrage universel permet à des élus de se comporter comme des roitelets. Ils croient avoir raison en tout, n'acceptent aucune mise en cause, aucune critique. C'est bien connu; et quand on les prend en défaut, ils se réfèrent à la légitimité que leur confère leur élection ou ré élection.