La liquidation de l'entreprise Ecorecept, qui stockait dangereusement des tonnes de déchets notamment à Flassans, est suspendue suite à un appel du parquet. Qui évacuera ses encombrant?
Vu de l'extérieur, ça ressemble à un cafouillage. Observé d'un peu plus près, le dossier Ecorecept a tout d'un immense gâchis. Dont pas mal d'acteurs essaient aujourd'hui de se sortir tant bien que mal.
Selon nos informations, suite à l'appel formulé par le parquet de Marseille (qui refuse de s'exprimer sur le sujet), la liquidation de la filiale du groupe Bonifay, spécialisée dans le traitement des déchets professionnels et encombrants ou encore verts, est suspendue.
DES REPRENEURS EFFRAYÉS
Il faut dire que la décision du tribunal de commerce de Marseille, le 6 juillet, suite à la situation de cessation de paiements déclarée par Stéphane Bonifay, le PDG, laissait 15.000 tonnes de déchets entreposés aux quatre coins du Var, avec un fort risque incendie. L'entreprise liquidée, qui allait s'en occuper?
Ces montagnes d'encombrants, et surtout les nuisances qu'elles génèrent, avaient déjà fait fuir de potentiels repreneurs. Le tribunal judiciaire de Toulon, le 4 juillet, condamnait d'ailleurs Ecorecept à une astreinte, tant qu'elle ne mettait pas son site des Playes en conformité, suite aux plaintes de ses voisins directs (notre édition du 13 juillet).
Mais l'entreprise fondée en 2017 sur les cendres de Resipur, reprise à la barre, avait d'autres "casseroles" et pas des moindres, susceptibles de mettre en fuite de potentiels investisseurs.
Les arrêtés préfectoraux, suite au passage de l'inspecteur de l'environnement sur ses différents sites, sont nombreux à avoir été pris ces derniers mois.
En particulier sur la commune de Flassans-sur-Issole, où le site de transit et de tri d'Ecorecept est pointé, pour de nombreuses anomalies, comme la présence de conteneurs de 1.000 litres d'huile de moteur non associés à des rétentions, ou encore les zones de déchets débordant des alvéoles et qui ne sont pas distinctes...
Le tout relaté dans un arrêté préfectoral du 13 janvier dernier. Un second arrêté, pris à la même date, concerne la carrière de Saint-Baillon, exploitée pour ses matières premières par le groupe Bonifay lui-même.
L'arrêté préfectoral mentionne la visite d'inspection du site du 3 novembre 2022, lors de laquelle "il a été constaté dans la zone de remblaiement de la carrière, la présence, en mélange, de plusieurs centaines de tonnes de matériaux inertes et de déchets non inertes, tels que des déchets plastiques, des contenants divers en métaux, des déchets de bois"... Mais aussi des déchets combustibles, ou contenant de l'amiante.
ENTREPRISE DÉPASSÉE
Dans les deux cas, comme sur ses autres sites, Ecorecept était mise en demeure de se mettre en conformité. Mais l'entreprise était visiblement dépassée. Notamment après avoir remporté les marchés du Sittomat, à un prix très bas de 150€ la tonne. Trop bas.
Et un taux estimé de valorisation des déchets (ce qui rapporte des recettes) de 70%, quand le taux de 30%, compte tenu des apports attendus, aurait, selon l'expert que nous avons consulté, été un maximum.
Au point de devoir stocker des déchets un peu partout, car les faire incinérer ajoutait des coûts qu'elle ne pouvait assumer. "C'est fondamentalement une erreur économique" commente un observateur. Tandis qu'un proche du dossier estime que la société VNI, à La Garde, reprise en 2021 "était rentable auparavant".
Aujourd'hui, la maison mère, qui selon Stéphane Bonifay a déjà injecté 5M€ dans Ecorecept en un an, pourrait être rattrapée par ce dossier, selon la suite donnée à l'appel du Parquet. Pourquoi personne n'a réagi avant? Seraient en droit de se demander les salariés.
Source Var Matin
Interdiction d'évoquer Fontsantes
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