lundi, avril 04, 2011

Gaz de schiste: Réponse à un lecteur qui me trouve favorable au gaz de schiste:

@Ternoise
Je crois que vous avez mal compris ma démarche - une démarche qui évolue d'ailleurs à mesure que mes connaissances du sujet augmentent. Je ne suis pas comme me qualifiez, un "favorable" à l'exploitation des gaz de schiste sur notre territoire - territoire riche en potentiel pour des raisons géologiques (le Sud-Est de la France). Je suis opposé au refus de reconnaître par des recherches d'exploration ce potentiel, tel qu'il s'exprime majoritairement dans l'opinion et relayé tel quel par les médias. Je pense que nous sommes face à une technologie nouvelle dont la dynamique a commencé il y a moins d'une décennie. Il existe probablement, selon toutes les sources techniques aux États-Unis où ce mouvement a commencé pour des raisons spécifiques, un immense potentiel de production de gaz non conventionnel là et dans le monde, grâce aux technologies de forage pétrolier très sophistiquées, développées pour extraire les ressources pétrolières les plus difficiles d'accès.

Nous ne sortons pas du moyen âge ni du néolithique. Quand le train a commencé à se développer, le débat c'était que le passage des machines à vapeur allait empêcher les vaches de produire le lait et nos fromages. Aujourd'hui en ce début de 21è siècle, nous avons des lois dans de multiples domaines... notamment de protection de l'environnement - l'eau, l'air, les paysages... et nous sommes engagés à développer les énergies renouvelables et à lutter contre le changement climatique en réduisant la consommation de carbone et les émissions de CO2.

Cette technologie nouvelle sera-t-elle en conflit avec nos lois et notre politique? Ne sera-t-elle pas une régression par rapport aux objectifs que nous nous sommes donnés collectivement?

Aux États-Unis les conditions d'exploitation sont totalement différentes du fait que propriété du sol et du sous-sol sont majoritairement dans la main des propriétaires privés du sol. D'expérience professionnelle, je sais que bien des méthodes d'exploitation en France n'étaient pas applicables aux États-Unis et ailleurs, à cause de conditions et de législation différentes.

Cela dit, je pense que nous devons explorer le potentiel des gaz de schiste dans le cadre de permis d'exploration et laisser ensuite les exploitants, en cas de résultats positifs, proposer ce qu'ils veulent faire dans le cadre de leurs demandes de permis d'exploitation. Le code minier français prévoit tout cela de manière correcte. Les services de l'État évalueront ces propositions dans le cadre de nos lois. Il sera toujours possible pour les groupes de pression qui resteraient opposés à ces résultats et propositions, de se manifester.

Cette réponse s'adresse aussi à l'ACPE et Adéfa qui se mobilisent aussi contre le gaz de schiste... ACPE (environnement) je peux comprendre, mais Adéfa pourquoi et à quel titre.

Voir mon dossier d'information en lien titre.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Moi j'étais à 120% pour l'exploitation des gaz de schiste au début mais la après avoir pris de l'information je suis devenu un opposant extrême, il faut être aveugle pour trouver du positif au gaz de schiste.

Pegase a dit…

Que voilà un argumentaire de poids; un anonyme donne son avis et cela compte dans le débat! quand on est aussi stupide, je comprends qu'il faille rester anonyme.

Bruno Bazire a dit…

La première recherche, et de façon urgente, est de réduire notre impact sur les ressources et les énergies. J'imagine que si nous trouvions une énergie abondante et pas chère, la pollution, la ponction sur les ressources naturelles, l'impact sur les peuples indigènes aux sous-sols convoités,... seront difficilement supportable pour nous, pauvres terriens ou autres monde végétal et animal.
Une remise en question de la croissance, avec un modèle de société sobre et équitable, non plus basé sur la consommation, me semble la seule "utopie" viable à terme pour notre espèce et celles qui nous entourent.

Concernant les gaz de schistes :
Je n'ai aucune confiance sur leur résultats d'études qui seront sélectionnés avec soin. Nous découvrirons, après coup, les problèmes de telles méthodes, mais trop tard !
Les zones concernées sont trop sensibles, trop habitées, trop...
Quand les bénéfices auront disparus avec les sociétés multinationales, les problèmes de santé, les maisons invendables, le tourisme qui aura fuit (vous avez vu toutes ces tonsures en pleines forêts ?),... seront pour les habitants qui n'auront pas voulu vendre à temps. Que pourront leurs petits avocats contre ceux de ces puissances financières ?
Les retombées économiques ne seront elles, bien entendu, pas pour ceux qui auront perdu leur territoire !
Je ne pense pas que nous sommes prêt à risquer de sacrifier une région sur l'autel de la "croissance", même si l'acceptation d'une alternative économique n'est pas encore envisagée. Je gage que cette prise de conscience ne tarde à venir (après quelques Fukushima, réfugiés politiques, économiques ou climatiques, eau du robinet qui brûle > http://www.dailymotion.com/video/xg7g0q_danger-gaz-de-schiste-2-7-doc-choc_webcam et autres catastrophismes)

Je vous conseille, pour faire avancer l'idée d'une alternative économique, une proposition crédible avec ce livre récent :
De Philippe Derudder et André-Jacques Holbecq :
UNE MONNAIE NATIONALE COMPLÉMENTAIRE
Préfacé par Pierre Rabhi
aux éditions Yves Michel :
http://www.souffledor.fr/boutique/produits_monnaie-nationale-complementaire-une__3340.html
Cordialement
Bruno Bazire

pratclif a dit…

Voici d'abord ma réponse à Adéfa qui me dit ne pas vouloir mobiliser contre le gaz de schiste mais d'avor seulement retransmis à ses membres l'appel de l'ACPE;

>>>>>>>>>
selon moi, Adéfa n'était pas obligée de suivre ACPE dans cette démarche; elle aurait pu rester neutre.
ce n'est pas parce que la majorité y compris le CG83 et des élus comme ?FC?.... sont CONTRE qu'ils ont raison.

C'est bien l'exemple où être seul contre tous peut être plus pertinent, non que je sois "favorable" à l'exploitation des gaz de schiste mais avant de défiler avec pancartes, élus en tête avec leurs écharpes tricolores, il faut savoir de quoi il s'agit....

Cette technologie nouvelle (2007) est américaine, développée dans des conditions américaines,
pour et par des américains.... De 2% de gaz de schiste dans l'approvisionnement de gaz on est passé en 4 ans à 25% et ce sera 50% bientôt... mais le processus va se ralentir car l'offre va bientôt dépasser la demande et le prix de gaz va baisser, entraînant l'équilibre.

Il y de nombreux ensembles géologiques dans notre SE de la France où des gaz de schistes sont usceptibles de contenir des ressources importantes. Le problème est en effet le CO2; mais le gaz donne 40% de CO2 en moins que pétrole et charbon encore une spécificité américaine puisque leur energy mix utilise plus de 1 milliard de tonnes de charbon très CO2 polluant;

Il y a ensuite le pb de la fracturation hydraulique avec un cocktail d'adjuvants chimiques... qui consomme beaucoup d'eau pour forer et pour faire cette fragementation - 15000m3 par trou... donc où prend on cette eau? et que devient elle - en surface et en profondeur - une fois polluée par les boues de creusement du forage et les adjuvants chimiques?

NB: la fracturation (en anglais fracing ou fracking) a pour but de rendre la roche poreuse pour créer les conditions de la migration du gaz vers un réservoir... en l'occurrence dans ce cas le jour, un pipeline et un centre de stockage... dans la nature cette migration naturelle s'est faite vers les poches réservoirs naturels où le gaz a été emprisonné et dont on l'a extrait ... comme au Qatar et en Sibérie les principaux producteurs mondiaux.

Il y a enfin et c'est sans doute le plus difficile en France, à supposer que tout ce qui précède soit maîtrisé et accepté vu le potentiel et l'intérêt pour l'évolution de notre mix énergétique, comment on procède pour le foncier pour permettre l'exploitation? Aux US le sol et le sous sol appartiennent aux propriétaires privés.... c'est donc facile; propriétaires et exploitants se mettent d'accord
et partagent les opérations et leurs risques ainsi que et la rente dans le cadre de contrats de droit privé. L'état n'intervient qu'après pour réguler si nécessaire. On envisage jusqu'à 15000 forages de ce type. En France le sous-sol appartient à l'état, donc l'accès aux ressources relève d'une autre problématique. Pour le propriétaire privé c'est une agression, pas un pactole comme aux US.

Je vais mettre en ligne ce jour une galerie de photos de sites aux US qui sera très intéressante....

pratclif a dit…

Vous mettez en ligne "gasland" un film à charge contre le gaz de schiste aux États-Unis par des militants! Ce film contient une référence à l'accident de Dimrock où un propriétaire de terrain après s'être entendu par contrat avec l'exploitant pour partager l'opération, ses risques et ses bénéfices (12.5% de la valeur produite), a trouvé des boues dans l'eau de son puits et du gaz dans l'eau du robinet. Il a changé de posture! En faire un film à charge! Il y a dans le site scientifique geology.com une interprétation de cet accident qui serait non liée au forage pour gaz de schiste; il existe aux États-Unis plusieurs exemples et témoignages qui affluent maintenant. Lire la suite...

pratclif a dit…

Quand Bruno Bazire parle de monnaie alternative, voici de quoi il s'agit: Cliquer. C'est un billet du blog publié suite à un échange avec lui.