Je retrouve cette association créée par Jean Gault et Jacques Récy, aujourd'hui sous influence de Christian Louis, Guy Ledoux et Jean Florimond devenu président (cf. la page FB de la PFAUE); ce dernier est conseiller municipal de Seillans, de surcroît délégué chargé de la communication de cette commune. Il a notamment contribué durant l'été aux alertes sécheresse de Seillans diffusées par les médias.
Sur le fond, cette lettre aux maires sur des prélèvements d'eau à Saint-Cassien pour l'agriculture et pour alimenter en eau potable "la moitié des habitants" du pays de Fayence (15000 habitants, donc plus de 2 millions de m3 par an) soulève des questions que je développe à titre personnel pour montrer l'énormité des investissements et coûts opératoires que cela représente et quel prix de l'eau pour les usagers. Elles sont surlignées en jaune dans le texte de la lettre.
Remonter de l'eau du lac de Saint-Cassien nécessite un station de pompage, une conduite de diamètre 400-450mm de 4-10 km, la constitution d'une réserve quelque part, et de là un réseau de distribution vers des agriculteurs. Et si en plus, il y a une alimentation en eau potable d'habitants du pays de Fayence, il faut une station de potabilisation comprenant le traitement de la turbidité puis le traitement chimique pour rendre l'eau potable selon les normes de l'ARS, puis un réseau de distribution vers des réservoirs de distribution aux abonnés.
Cette réserve serait-elle un lac de plus ou moins grande capacité, ouvert à l'évaporation et aux
ruissellements, ou un(des) réservoir(s) étanche(s) de capacité plus faible comme les réservoirs des communes? Dans le cas d'un lac, le pompage pour le maintien de sa capacité en fonction de la consommation serait plus intermittent que pour un réservoir.
En ce qui concerne la conduite et des lacs de stockage, on peut se référer à ce qui a été réalisé au Golf de Tourrettes. Il y a une station de pompage sur le lac de Saint-Cassien, une conduite de 400mm (je crois) qui remonte le Riou-Blanc et 2 lacs de réserve: lac la Bergerie le plus gand, et lac de Crouis plus petit. Le réseau de distribution par conduites enterrées sert à arroser les parcours de golf et les greens. Une station de traitement par filtration a été réalisée pour l'arrosage des jardin privatifs. Voir ici. .
Les eaux de la Siagnole, comme les eaux de la Siagne, donc le lac Saint-Cassien qui en est une dérivation, proviennent toutes de l'immense réserve des masses d'eau des préalpes du Sud FRDG139 et FRDG165 (voir les descriptions). Ces masses d'eau - 70-80% d'infiltrations - alimentent les réseaux karstiques dont dépend l'eau potable de tout l'ouest des Alpes Maritimes et l'Est du Var, de Valbonne aux sources de la Siagnole et jusqu'à Seillans.
Pour un plan B de supplément aux sources de la Siagnole, la conduite Sud de 500mm de diamètre qui a été réalisée en 2017 par E2S et la société Taxil, peut être utilisée en sens inverse. Pompage du lac de Saint-Cassien vers le Jas Neuf, soit en un niveau intermédiaire (Valmasque, Font Bouillan), soit carrément au Jas-Neuf. Une usine de potabilisation selon le procédé Véolia Actiflo pourrait être construite. Elle servirait aussi à traiter les problèmes de turbidité épisodiques des canaux Romain et Jourdan. On pourrait même envisager ce lac pour y recevoir et stocker les eaux de la Siagnole avant leur traitement et leur repartition. Mais je rappelle que l'eau de la Siagnole est une eau exceptionnellement pure de qualite quasi minérale. La mettre en lac de réserve aurait pour intérêt son stockage alors qu'actuellement ce qui est prélevé mais pas consommé est perdu. Et c'est 10millions de m3 par an cad. ce qu'on envisage comme quota de prélèvement dans le lac à obtenir de SCP.
Voilà des idées. Tout cela relève d'études importantes de spécialistes et de coûts énormes . En cas de tarissement des ressources par sécheresses à répétition il n'y aura plus d'eau ni en haut ni en bas.
11 commentaires:
Un peu lapidaire coté PFAUE, une solution lourde à 30 ans alors que des réponses préalables doivent être données sur l'essentiel : besoins en eau liés à la démographie, au sort de l'agriculture, à une meilleure utilisation de la ressource.
Ensuite on peut se demander rapidement ce que peut apporter l'investissement réalisé par le golf qui utilise déjà la ressource St Cassien/Siagne et ce que peut libérer le canal de Provence à partir de l'alimentation Verdon disponible.
Sous réserve que l'aléa climatique ne bouscule toutes les ressources économiquement disponibles, Siagnole, Siagne, et, pourquoi pas, Verdon ...
Jean Gault se réjouit que cette lettre mentionne le golf de terre blanche : ça fait juste un an que je suggère fortement une réunion avec ce golf, ses pratiques de gestion de l’eau, fort intéressantes . Jusqu’à ce jour, (c’était une des raisons de ma démission du conseil d’administration), j’ai été mis en minorité. Je ne suggère pas cela sans m’être bordé avec le directeur.
Par ailleurs il me semble que la question de l’approvisionnement en eau du Pays DeFayence, mérite d’être posée dans son entièreté :
–valorisation des eaux de pluie
–valorisation de l’eau de Canjuers,
–valorisation des eaux usées.
– étancheification des réseaux
– évaluation aussi précise que possible des ressources souterraines
Je termine en rappelant que la Societe du canal de Provence avait donné son accord pour une réunion publique en septembre 2022, sous réserve de l’accord de la communauté de communes.
l'usage partagé de la conduite du golf partant de Fondurane et remontant le riou blanc, sous réserve de négociation, ne me paraît pas bonne du point de vue de la création d'un lac de réserve côté sud du pays. (appelons ça Plan B2).. Je préfère l'idée d'utiliser la conduite sud en sens inverse et remonter l'eau pour alimenter un lac sur les côteaux nord j'appelle ça plan B1.... Cela relève d'études de variantes en préfaisabilité.
A défaut d'un apport d'eau supplémentaire, le refoulement d'une énorme quantité d'eau depuis le niveau du lac de St Cassien (lui même alimenté en partie par la Siagne (ou Siagnole je ne sait exactement) à certaines périodes) jusqu'au niveau du "Jas Neuf", en voila une idée qu'elle est belle - sur le papier - On récupère en partie une eau qui descent gravitairement pour la refouler avec dépense d'énergie en hauteur. Mais parlons un peu du cout de l'énergie a dépenser pour remonter de gros volumes sur plusieurs centaines de mètres ( de St Cassien au Jas neuf) et du volume à créer pour le stockage. Sans parler du cout des canalisations et de leur mise en place. Pourquoi ne pas faire appel aux Shadocks ?
Alors un lac de retenue aux sources de la Siagnole ?
Avec d'un coté le lac de St Cassien (Siagne + Siagnole) de l'autre du lac souterrain qui alimente le 1°, on ne voit pas bien l'intérêt de nouveaux petits lacs de ci de là, surtout s'ils sont destinés à une agriculture largement virtuelle faute d'agriculteurs et de surfaces arables significatives.
Utilité douteuse donc même en cas d’assèchement de la Siagnole.
Rappelons que pour cette année de sécheresse exceptionnelle (pour l'instant) le débit a toujours été suffisant pour l'alimentation des particuliers et de l'étiage du cours d'eau.
Il semblerait que le débit de la Siagnole n'était pas suffisant l'été dernier puisque Seillans par exemple s'est vu en situation grave . La sècheresse ne faisant que croitre d'année en année, la Siagnole qui alimente les réseaux tubés partant du Jas Neuf ne suffira pas à répondre aux besoins. Même si, comme vous le dites, l'agriculture locale est de fait une douce plaisanterie et que bien des eaux dites agricoles servent à l'arrosage de pelouses ou a l'alimentation des piscines (sans parler du cas particulier de Terre Blanche).
Les quartiers de Seillans privés d'un usage courant de l'eau cet été sont ceux qui ne sont pas desservis par la Siagnole, mais par une source locale plus confidentielle.
Pas de rupture d'approvisionnement coté Siagnole, et pas d'analyse précise et publique de sa situation en fin de parcours d'été.
Seillans par contre a un problème sérieux relavant d'une gestion critiquable.
à psfay: j'allais répondre la même chose. . Voir le diagramme de l'eau en pays de Fayence hiors Tanneron. et le bille dont ce diagramme est tiré. Lien.
J'ajouterai deux choses importantes à mes yeux.
1: Jusqu'à ce jour les sources de la Siagnole n'ont jamais été insuffisantes au point de ne pas pouvoir maintenir le réseau d'eau brute en pression et débit lors des périodes de sécheresse et d'étiage d'été et de fin d'été, même les plus sévères.
2. Ce n'est pas le cas de Seillans où la source Ste Brigitte en haut du village qui alimente le réservoir servant les habitants, a été tarie et on a dû l'alimenter par camions citernes tous les jours avec de l'eau, justement prélevé dans la conduite F2 de la Siagnole qui alimente le réservoir de Malueby.
Je ne dirai pas que l'almentation en eau de Seillans est "critiquable" mais qu'elle est la plus fragile en cas de sécheresse sévère.
Tout le débat actuel sur l'eau fait référence à ce manque d'eau à Seillans. En cas de sécheresse répétitive comme en cette anée 2022 liée ou non au changement climatique, le risque c'est que la réserve karstique des sources de la Siagnole ne se reconstitue pas assez pour passer toute l'année sans rupture de l'approvisionnement; En même temps, la réserve d'eau de l'aquifère de la plaine de Fayence n'a pas été assez rechargée par les pluies et ça continue. Or cette réserve est un appoint important pour l'ensemble du réseau. d'eau brute.
Seillans sert donc d'alerte, pourquoi pas mais son problème ne concerne que qq centaines de ses habitants et se résoudra par une extension de l'alimentation Siagnole en secours ou en dur.
Et il ne doit pas empêcher de traiter le problème global sans affolement prématuré et à partir d'investissements lourds et mal justifiés.
"sans affolement prématuré et à partir d'investissements lourds et mal justifiés."
Tout à fait d'accord. J'ai évoqué ces investissements liés à une remontée d'eau du lac de St Cassien justement pour montrer l'importance de tels coût
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