samedi, novembre 30, 2019

Conseil communautaire du 27 novembre : l'article de Var Matin

L'excellent article de Christian Godet ce matin corrobore que m'a dit mon petit doigt qui avait assisté à ce conseil. Voir.

Concernant la forêt je retiens ceci:
Le renouvellement de la convention avec le Centre régional de la propriété forestière (CRPF) a fait débat. En effet, les élus ont fortement décrié et critiqué les coupes de bois anarchiques sur le territoire.
Ces dernières laissent dans les forêts des rémanences dangereuses en cas d'incendie et qui plus est interdisent l'accès et l'exercice de la fonction sociale de la forêt ndlr. D'autre part. ils s'inquiètent et s'élèvent contre l'utilisation, par les entreprises forestières. de camions - gros remi remorques ndlr - à très tort tonnage - 40t - qui dégradent les sites, les chemins et les routes. Jean-Luc Fabre a demandé  un moratoire sur ces coupes pour laisser le temps à la filière de s'organiser autrement. Cette délibération a été votée à la majorité moins huit voix contre.

Je publierai prochainement une étude sur la filière bois en pays de Fayence et cette "stratégie locale de développement forestier" SLDF de la CCPF et partenariat avec le CRPF. En attendant sa mise au point voici ma réflexion de base sur le sujet.

Géologiquement, le pays de Fayence se divise en 2 zones séparées par la plaine de Fayence: au Nord le calcaire du jurassique, des sols à pH basique et un peuplement de résineux pins d'Alep, et de chênes pubescents... Au sud et à Tanneron, du cristallin gneiss et mica schistes, des sols à pH acide et un peuplement de chènes liège (mimosa à Tanneron).

L'exploitation de la forêt avait cessé après la première guerre mondiale suivie par un repeuplement forestier sur les terres agricoles après la 2è guerre et les 30 glorieuses. Le pin est une espèce  pionnière qui reconquiert le territoire en l'espace de 40 à 100 ans.  Couper les pins revient donc à revenir 100 ans en arrière!

Au Nord: L'exploitation ou non de la forêt dépend de l'existence d'une demande de ses produits. Si la demande est là, la forêt est une ressource économique. Pour le pin d'Alep, c'est la mise en service de la centrale bois de Bignoles Nicopolis (Inova devenue Sylvania) qui a créé une demande, alors qu'elle n'existait pas avant. Les besoins annuels de cette centrale de 37MW sont de 140000t de grumes et 40000t de branchages. Les grumes sont transportées par semi remorques à Brignoles; les branchages sont déchiquetés sur place et transportées ensuite.

Un agent de Sylvania parcourt le territoire autour de la centrale - dans un rayon de 100km - à la recherche de parcelles boisées de pins à exploiter... Il contacte les propriétaires via les services de l'urbanisme et leur propose d'acheter leur bois sur pied, à #10€/tonne, prix compatible avec la rentabilité de l'usine,  laquelle est fixée par le prix du kWh payé par EDF c'est à dire par nous (cf. les hausses d'électricité annoncées pour janvier 2020).  En cas d'accord, avec le ou les propriétaires, il contracte un exploitant forestier et l'opération de coupe commence.  On a vu cela à Callian route de Mons.

Mais dans l'esprit du temps il faut assurer que l'exploitation est "durable"... cad. qu'on ne coupe pas à blanc, qu'on éclaircisse et qu'on permette ainsi la croissance des beaux sujets, et que la régénération naturelle se fasse. C'est alors qu'interviennent le CRPF et les plans simples de gestion.  Mais voyez l'état des lieux après ces coupes. Notamment forêt domaniale de Tourrettes en bordure de Callian. Forêt devenue impénétrable  à cause des rémanents.

De plus, la topographie de notre pays de Fayence n'est pas idéalement adaptée pour de l'exploitation moderne avec des énormes engins de coupe et de débardage. Les pentes, les accès, les restanques...  ne se prêtent au déploiement de ces engins. Le nombre de sites est donc limité. Et là où c'est possible,  nos routes de faible gabarit ne sont pas adaptées pour la circulation de ces énormes semi remorques  chargés de grumes; et qui doivent en plus traverser les centres villages pour descendre dans la plaine. Je comprends que le passage par Fayence soit le plus utilisé, d'où la demande de moratoire de Jean-Luc Fabre.

Au sud: la demande dépend d'une remise en usage du liège pour les bouchons.... l'association ASL Suberaies de Bagnols s'y emploie. J'y reviendrai.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Ils dénoncent les camions dans les forets mais pas les moto / quads / 4x4 des chasseurs tout le reste de l'année... [priorités]...

Jacques RECY a dit…

Le protocole d'accord pour l'exploitation des eaux du pays de Fayence me semble aussi très important; il a été approuvé à l'unanimité!!! Espérons que le miracle se reproduira!!!