lundi, octobre 10, 2022

Finances locales : l'inquiétude du maire de Montauroux (suite)


mediapart.fr par Pauline Graulle, Ilyes Ramdani
Finances locales : « On se prend un mur » lu dans Mediapart
À Morlaix (Finistère), le président de la communauté de communes profite de la séance plénière pour passer un message. « C’est l’alerte rouge. On est face à un tsunami budgétaire ! », lance le socialiste Jean-Paul Vermot, dans des propos rapportés par Le Télégramme. En cause, la hausse des prix de l’énergie et leur conséquence sur les budgets des collectivités locales.

Autre scène, plus confidentielle. À la toute fin du mois de septembre, Bruno Le Maire réunit en visioconférence une poignée de maires de droite pour prendre la température. Jérôme Baloge, le maire de Niort (Deux-Sèvres), évoque une situation intenable, parle de son contrat de gaz au coût multiplié par onze. Ronan Loas, son homologue de Ploemeur (Morbihan), surprend le ministre de l’économie : « Moi, à l’heure actuelle, je suis incapable d’équilibrer mon budget. Je n’ai aucune marge de manœuvre. »

Habituellement parmi les premières à voter son budget, la commune bretonne va profiter cette année du délai légal, qui l’autorise à le faire jusqu’au 15 avril. « On a décidé de reporter le vote, confirme à Mediapart Ronan Loas. Notre facture énergétique va passer de 34 à 101 euros par habitant. On se prend un mur. J’ai besoin de temps pour trouver des leviers. » Une situation à laquelle il faut ajouter l’augmentation du point d’indice des fonctionnaires l’été dernier, celle du prix du papier ou d’autres matières premières. « Toutes nos factures augmentent », résument en chœur les élu·es interrogé·es.

À Ploemeur comme ailleurs, la période est donc au cadrage budgétaire : notes internes, réunions, projections et, in fine, arbitrages politiques. « C’est notre sujet du quotidien, souffle Marlène Mourier, maire (Les Républicains, LR) de Bourg-lès-Valence (Drôme). On doit tous faire face à une charge imprévue et considérable. » Ronan Loas en est persuadé : « Un certain nombre de communes vont être dans le mur dans peu de temps. » L’édile de Bagneux (Hauts-de-Seine), Marie-Hélène Amiable, abonde : « C’est un sujet d’inquiétude majeur. Nos dépenses explosent. » 

Les plans de sobriété se multiplient mais ils ne suffisent pas

Face à cela, les collectivités doivent faire des choix. Sur quels boutons appuyer pour amortir le surcoût de la crise ? Augmenter les recettes, via la fiscalité ; diminuer la masse salariale ; réduire les subventions aux associations ; lancer un grand plan de sobriété ? En filigrane, se pose évidemment la question des services publics locaux et de leur maintien, largement menacé par la conjoncture. « Je ne peux pas faire une demi-cantine ou faire tourner un demi-accueil d’enfants, illustre Ronan Loas. C’est la quadrature du cercle. » Son homologue socialiste de Bourg-en-Bresse (Ain), le socialiste Jean-François Debat, n’y voit pas plus clair : « En réalité, on a très peu de marges de manœuvres. »

L’enjeu paraît technique mais il est profondément politique et social. L’élu Horizons cite notamment la piscine de sa ville littorale. « Ça, par exemple, je ne peux pas y toucher, affirme Ronan Loas. Chez moi, il est vital que les gamins apprennent à nager. Par contre, on va fermer les deux jacuzzis à 35 degrés, on va allonger un tout petit peu notre fermeture annuelle et la placer aux moments les plus froids… En faisant ça, on économise 240 000 euros d’économies, ce n’est pas rien. »

Dans tout le pays, les mesures d’économie se multiplient : Strasbourg (Bas-Rhin) a décidé de fermer ses musées deux jours par semaine au lieu d’un, Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor) a expérimenté l’éclairage public « à la demande », Renazé (Mayenne) a augmenté les tarifs de sa cantine scolaire d’un euro par semaine… Paris, quant à elle, a mis en place l’extinction anticipée de l’éclairage de certains monuments, comme la tour Eiffel et la tour Saint-Jacques.

Dans leur grande majorité, les maires jouent à fond la carte de la sobriété. Baisse de l’éclairage et du chauffage des bâtiments publics (gymnases, administration, piscines…), recours plus fréquent au télétravail des agents publics sont parmi les pistes les plus souvent explorées. Les illuminations de Noël suscitent, ici et là, des débats enflammés. À Bourg-lès-Valence, Marlène Mourier (LR) n’a pas la compétence sur l’éclairage public mais elle milite au sein de l’agglomération pour une solution drastique. « Je préconise une extinction nocturne totale, assure-t-elle. Au bout d’un moment, on ne peut pas dire qu’on va diminuer des subventions et en contrepartie laisser la ville éclairée à 2 heures du matin, quand il n’y a personne. »

« Chez nous, éteindre l’éclairage entre 23 heures et 5h30 du matin permettrait des économies conséquentes, environ 115 000 euros, détaille l’élue LR. Chacun doit faire des efforts. Et je ne veux pas entrer dans un arbitrage rue par rue, qui reviendrait à opposer les habitants les uns aux autres. Moi, je considère aussi bien l’habitant du centre-ville que l’habitant d’un quartier plus éloigné. »

Par-delà ces économies d’urgence, les options politiques sont loin d’être consensuelles. À Bagneux, la communiste Marie-Hélène Amiable a fait voter le gel des tarifs pour les familles, comme ceux de la restauration scolaire ou des activités périscolaires. « On peut nous dire “Pourquoi vous avez fait ça alors que les finances vont mal ?”, imagine-t-elle. On a fait ça parce qu’on a 60 % de logements sociaux et un revenu moyen parmi les plus bas des Hauts-de-Seine. Les gens tirent le diable par la queue. Leurs provisions de charge ont doublé. C’était de notre responsabilité de ne pas y ajouter des augmentations. »

Dans un tel contexte, il serait tentant pour les élu·es de diminuer – temporairement – les dépenses non contraintes, le temps d’absorber l’augmentation de celles qui sont inévitables. « Mon inquiétude, détaille la maire de Bagneux, c’est d’être obligée de couper dans les actions pour les habitants, les politiques culturelles et les sportives, les subventions aux associations. Bref, tout ce qui permet de bien vivre dans la ville. Le pire des scénarios, c’est celui où je dois dire au service culturel “Il faut que vous fassiez -20 ou -30 % pour qu’on puisse payer les denrées alimentaires ou l’énergie.” »

Reste un levier, plus sensible encore, honni par la droite : celui de la fiscalité. À Paris, le sujet est l’éléphant au milieu de l’hôtel de ville, celui dont personne n’ose parler trop fort mais que chacun garde en tête. La capitale, plus grosse collectivité du pays, doit faire face comme les autres à un surcoût énergétique massif. « Il n’y a aucun problème pour honorer notre facture », tempère Emmanuel Grégoire, le premier adjoint socialiste d’Anne Hidalgo, qui chiffre le surcoût à 34 millions d’euros.

Les écologistes, eux, reprochent à la maire son manque de transparence quant aux options envisagées pour boucler le budget, et s’inquiètent d’une sous-estimation des répercussions de la crise énergétique.  « Outre l’explosion du coût de l’énergie, on doit aussi faire face au désengagement de l’État, souligne ainsi l’élu Europe Écologie-Les Verts Jérôme Gleizes. Si l’augmentation de la taxe foncière n’est pas la priorité, nous voyons aussi que d’autres villes se posent la question. »

Une de ses collègues, Alice Timsit, défendait clairement cette option dans Le Monde, début septembre. « C’est le seul levier qui peut permettre de maintenir des services publics de qualité, de nous rapporter de l’argent et qui est le plus juste socialement, expliquait l’écologiste. Ce n’est pas absurde de faire reposer l’effort collectif sur les propriétaires parisiens, des ménages aisés. Si on augmente la taxe d’un point, on peut dégager 80 millions d’euros par an. » Sauf qu’Anne Hidalgo s’était engagée, pendant la campagne de 2020, à ne pas toucher aux impôts locaux…

Dans ce contexte, les débats parlementaires autour des projets de loi de finance pour 2023 seront scrutés de près dans les mairies. Car les revendications sont fortes, poussées par les associations d’élu·es : augmentation des bases fiscales (une augmentation déguisée des impôts), indexation de la dotation globale de fonctionnement – versée par l’État aux communes – sur l’inflation, fonds spécifique pour les collectivités… 

« Si l’État n’augmente pas la dotation globale de fonctionnement, ce qui serait un minimum pour compenser l’inflation, nous allons dégrader nos ratios, augmenter notre emprunt et réduire nos investissements dans le BTP ou dans la transition écologique », s’inquiète Jean-François Debat qui craint les effets en chaîne de cette mécanique dans un pays où 70 % des investissements publics sont le fait des collectivités locales.

Aux élu·es qu’il réunissait par écrans interposés, Bruno Le Maire a opposé une fin de non-recevoir. « Le message était simple : l’État n’a pas les moyens, ça coûterait des sommes folles et, d’ailleurs, certaines collectivités ont géré leurs finances n’importe comment, raconte un participant. Il a cité l’exemple de Strasbourg qui a augmenté sa masse salariale et qui se plaint aujourd’hui de devoir fermer ses musées. Pour lui, pas question que l’État vienne aider les mauvais élèves. »

Une posture difficile à tenir pour l’exécutif, face à des oppositions et des élu·es remonté·es. Invitée de la Convention des intercommunalités vendredi à Bordeaux (Gironde), la première ministre a annoncé une hausse de la dotation globale de fonctionnement (110 millions d’euros de plus que prévu à l’échelle du pays) et l’octroi d’une part de la TVA pour compenser la suppression de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), un impôt supprimé cette année et qui abondait jusque-là le budget des collectivités. Les coups de pouce sortis du chapeau d’Élisabeth Borne ne devraient toutefois pas suffire à apaiser la fronde des collectivités.

 Plus: Nous sommes en récession et ça va empirer, car l'inflation l'explique: nous sommes en pénuries  . Voir cette vidéo de Jean-Pierre Petit sur Ecorama.

16 commentaires:

Anonyme a dit…

Si on lit bien , les maires de France. Disent tous la meme chose ,ca va etre dur il va falloir économiser sur les dépenses non prioritaires et dont on peut se passer et les reporter à plus tard par contre on va continuer les dépenses indispensables a la bonne gestion de nos communes et régions .On appelle ça etre responsable . Mais a la comcom et a la mairie de montauroux c’est l’inverse qui est fait , la région a un probleme énorme avec les fuites de l’eau qu’on pompe dans la siagnole et on fait rien ( on s’occupe des dècheras verts et on envisage d’acheter des broyeuses a des prix exorbitants ????) , la région a un énorme probleme de circulation des bouchons énormes dans toute la plaine (le magnifique rond point qui va être décoré par un arc de triomphe ?? n’a pas eu une grosse action comme promise ??) et le maire refuse une nouvelle route ( seulement l’idée nouvelle route lui fait dresser les cheveux d’après ses adjoints et conseillers ) il préfère perseverer avec ses rigoles en béton (a prix d’or, il faudra les casser par la suite pour agrandir les routes?) ( surnomée Les rigole de la mort . On peut imaginer un accident de moto dans ces rigoles?)(danger ,danger et encore danger .).
Chez nous on peut avoir vraiment peur quand on voit cette gestion Vassalo-ubuesque.
IL serait important de vous faire entendre , les oppositions des pays de fayence.

Anonyme a dit…

Les factures de tous les citoyens montent en flèche....et leurs économies fondent sans parler des assurances vie qui chutent suite covid..guerre ukraine..seuls les grosses fortunes font profit ....

Anonyme a dit…

Et bientot gros developpement restructuration de la zone de l'apier..histoire de bien bouchonner la circulation par du nouveau charroi...devenir le principal pole economique megalo de Mtx...on marche sur la tête pour le bon plaisir de qq promoteurs

Anonyme a dit…

Descendons dans la rue . C’est la seule solution . Je peux vous assurer Qu’il est tellement imbus de sa personne , que tous ce qu’il dit et pense est parole d’evangile . Il est la vérité divine .Nos avis ne sont que des crottes de biques puantes et nous que des idiots et ploucs de bas étage .
Il faut lui faire comprendre qu’il n’est rien ! et surtout qu’il est la pire chose qui soit arrivée a notre village .Il est d’une nécessité absolue qu’il parte avant que la situation dégénère .On est a un stade tres avancé de colère et bd’insurrection populaire . ( ET Pas un de ses godillots n’a les coucougnettes pour lui dire , ils vont prendre pour lui car ils sont plus responsable que lui en lui laissant croire qu’il est Dieux tout puissant .)

Anonyme a dit…

De quoi vous plaignez vous , on va avoir une maison de l’eau a 3 600 000 d’euros , apres une mais du lac du double ?? , et en plus on avoir des broyeuses pour nos petits déchets vert a 25 000 euros pièce minimum (sans compter l’entretient )

Anonyme a dit…

Un petit hors sujet qui veut son poids en or . A Sté maxime les elus font une enquete publique auprés des citoyens avant de faire la révision du PLU . Il y aura consultations et observations des usagerS . A STÉ MAXIME ils respectent les citoyens ,Que les voleurs, les spolieurs , le escrocs de chez prennent exemple . ( cette meme méthode avait ete employée par JPB lors de son 2 iem Mandat .
Nous nous avons des voleurs irresponsables qui ne connaissent RIen .
Regardez ce que sont des vrais responsables politiques .
Vous etes la honte de la politique , que la honte vous étouffe et bique le mal,que vos faites aux enfants de montaurousiens vous soit rendu . Nous sommes les seuls a avoir ces irresponsables sans noms .

Anonyme a dit…

Quel pipot , l’inquiétude du mare de Montauroux. Inquiétude avenue coupe de champagne à la main , il est de heureux , il a réussi à détruire un village qui avait tout j’pourrai bien vivre . C’est horrible , et s’il arrive a faire croire l’inverse c’est encore plus horrible . Il est en pleine jouissance spirituelle .

Éric BÉTHEUIL a dit…

c'est bien, mr anonyme, de hurler dans la plaine ... c'est au moment des élections en 2020 qu'il aurait fallu se bouger. Mais voilà, le scrutin a parlé... Mais il peut encore nous délivrer un message , via les chiffres : participants 69.49%; pour "moussu lou maïre": 38.08%; soit ont voté pour lui à peine 26% des votants, soit 1303 godillots qui, eux au moins se sont déplacés. Sur un peu moins de 7000 habitants à l'époque. Ne serait ce pas la démocratie qui serait avant tout en cause ?

Anonyme a dit…

VOUS vous Êtes presentez 25 fois et jamais vous n’avez été élu . Vous faites peur aux électeurs . Moi je me suis déplacé pour voter , mais Blanc .désolé . S’il vous plait ne vous presentez plus 2026 qu’on uisse enfin voter pour une liste . C’est aussi ça la démocratie .

pratclif a dit…

Le problème quand on est clivant, plus ou moins radical, on ne peut pas être élu. Alors forcément en l'absence d'une tête de liste faisant le poids en propositions et en communication comme en 2020 — Theodose malade- on n'avait pas de choix autre que celui qui se révèle plutôt mauvais dans les circonstances du moment qui ont changé.

Anonyme a dit…

Bien d’accord avec vous Mr Ratclif .
Vous savez quand Mr Huet a vu que vous étiez sur la liste de Mr Théodore , il a su qu’il avait gagné ( c’est un despote mais intelligent ). Et nous les modérés profondément Montaurousiens nous avons compris que c’était perdu d’avance . La démocratie c’est savoir s’écarter ,quand on a aucune change , pour laisser la place d’autres Moins radicaux et plus modérés . Je vous fait le pari que si Mr Huet se représente une 3iem fois il choisira de ces gens la ( ca a dire , moderes, de terrains, tolérants , avec des idées biens fondées,et surtout pas godillots )(ça dégoûte meme les chefs les godillots )

Anonyme a dit…

Qui sait..Monsieur GALL se présentera peut être une xième fois...

Anonyme a dit…

Non , s’il vous plait . Les 2 personnes que nous ne voulons pas .. En 12 ans ils auront cogité un peu, Non .( Moi pour bling bling je leur ai dit avant !!! Et mes raisons étaient tres tres tres fondées .) ( Il a vendu sont agence a un gros truc de st raphael …… il peut se barrer à l’étranger maintenant .)

Anonyme a dit…

Je voterai blanc encore une fois. C’est tout pas plus . Bling bling = vote blanc .

pratclif a dit…

tous ces commentaires reflètent une réalité ... un bon maire, vraiment bon ou considéré comme tel, est là pour longtemps. cf. Bottero, Cavallier ou Ugo. Pour en changer il faut une vraie alternative en contenu, en vision, en communication, en charisme, pour sa commune et pour la Comcom.

Anonyme a dit…

Vous avez tout dit .