L'eau en pays de Fayence: les perspectives à moyen et long terme avec l'évolution du climat.

 L'eau potable en pays de Fayence provient principalement des sources de la Siagnole, une resurgence d'un grand réseau karstique des préalpes du Sud. Les eaux de la Siagnole, comme les eaux de la Siagne, donc le lac  Saint-Cassien qui en est une dérivation, proviennent toutes de l'immense réserve des masses d'eau des préalpes du Sud FRDG139 et FRDG165 (voir les descriptions en ouvrant les liens). Ces masses d'eau - par 70-80% d'infiltrations -  remplissent les réseaux karstiques qui alimentent en eau potable tout l'ouest des Alpes Maritimes et l'Est du Var, de Valbonne aux sources de la Siagnole et jusqu'à Seillans, sources en haut du village.. Ces réseaux sont quasiment  tous gravitaires.

Nous avons aussi en pays de Fayence, une autre source, celle de la plaine aquifère de Fayence  orientée Ouest-Est de Fayence jusqu'à la Siagne. Cette aquifère est alimenté par la masse d'eau FRDG169

En 2022, année de sécheresse exceptionnelle pendant tout l'été et l'autome, c'est la fragilité de Seillans qui est apparue au grand jour, ce qui a nécessité d'alimenter le réservoir Ste Brigitte en haut du village par camions citernes tous les jours avec de l'eau provenant de la Siagnole. Durant tout l'été et jusqu'en novembre, les restrictions d'eau imposées par la préfecture ont limité l'usage de l'eau à 100l/ personne et par jour à Seillans et 150l:jour toutes les communes, sauf Tanneron. 

En même temps, l'aquifère de la plaine de Fayence, où sont creusés deux forages (Tassy et la Barrière) pour compléter l'alimentation par les sources de la Siagnole,  n'a pas été suffisamment alimenté par les pluies et le niveau de la nappe a considérablement baissé, au point que ces forages n'ont pas été operationnels en continu comme les  annés de pluviomètrie abondante.

 Cela dit, le réseau d'eau brute alimenté par les sources de la Siagnole - source Neissoun, source Jourdan et sources nouvelles  - n'a jamais été en rupture, c'est à dire ne pouvant pas maintenir plein, en débit et pression, les 4 conduites qui alimentent les réservoirs du pays de Fayence,  des Esterets du lac, des Adrets de l'Esterel et le réservoir du Gargalon sur la commune de Fréjus.  Mais si la sécheresse s'aggrave avee le changement climatique en sera-t-il toujours ainsi?

Voici un diaporama sur l'évolution des températures et de la pluviomètrie en région méditerranée, sur les 50 dernières années. Lien... Même si ces données ne sont pas forcément représentatives du département du Var ni de notre territoire, elles montrent bien que le climat change sur le temps long, en températures moyenne annuelle et mensuelles, et en pluviomètrie:  les années 2020, 2021 et 2022 (85%, 90% et 70%  respectivement par rapport à la période de réference 1959-2021)

Alors que peut-on faire?

Vu cette situation, les perspectives à moyen et long terme ne sont pas bonnes. L'association des usagers de l'eau et la Régie des eaux du pays de Fayence souhaitent pouvoir utiliser des eaux du lac de Saint-Cassien (ou celui de Meaulx) pour l'agriculture et même pour l'eau potable (cf. lettre des usagers de l'eau, la moitié des habitants!!!! ). Dans ce billet  j'ai évoqué des réflexions sur cette idée. Cela implique de remonter l'eau par pompage, de la stocker quelque part puis de la distribuer aux agriculteurs, et/ou de la traiter et de la distribuer dans les réservoirs des communes. J'ai évoqué du stockage dans des lacs - dits "grands bassins" -  à créer. Les créations de ces "grands bassins" sont un sujet de débats et de contestations violentes comme cela s'est produit cet été dans les deux Sèvres sur le projet giganteques de la Coop79 de l'eau. 

• Mégabassines : Le fantasme d’une ressource en eau éternellement disponible 

Une autre solution de stockage est la recharge artificielle des nappes aquifères. Un projet a été réalisé à Hyères: Aquarenova.

• Pour faire face aux sécheresse, des nappes phréatiques sont rechargées artificiellement. 

Comment fonctionne une nappe phréatique?

L’observation de la profondeur des nappes permet d'en estimer le niveau de remplissage. Cette surveillance, réalisée à l’aide de dispositifs spécifiques - les piézomètres - déployés par milliers sur le territoire, permet de mieux comprendre le fonctionnement des nappes et apporte les éléments de connaissance nécessaires à la gestion des risques d'inondation ou de sécheresse. Suite...