Dans le village de Callian, où les bassins sont légion, plus aucun permis ne sera délivré pour leur construction durant cinq ans.
Une mesure pionnière pour lutter contre la sécheresse diversement accueillie par les habitants.
La bâche imite la couleur de l’eau. Tendue entre chaque bord, elle recouvre le bassin toute l’année. C’est une protection contre les épines de pin l’hiver. C’est un rempart contre l’évaporation l’été. Devant sa maison aux volets bleus, Yann a fait construire une piscine semi-enterrée en 2003. Il évoque «un besoin» pour supporter les fortes températures qui plombent le Var l’été. Dans son village de Callian, comme dans les huit autres communes du Pays de Fayence, plus aucun permis ne sera délivré pour la construction de villas, et donc de piscines, durant les cinq prochaines années. Les ressources en eau sont trop faibles. Une mesure «pionnière» en France, premier parc européen de piscines.
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Vue du ciel, Callian est une mosaïque de carrés bleus, éparpillés sur une végétation verte et grisâtre. La municipalité recense un millier de piscines, pour moins de 4 000 habitants. «C’est un élément inévitable du désir de ruralité provençale, expose le maire, François Cavallier. Ce mode de vie repose sur l’abondance et l’eau inépuisable.» Yann maîtrise les euphémismes. Sa piscine, ce n’est «pas pour les JO, pas pour les plongeons». Avec 1,5 m de profondeur, 5,5 m de long et 4 m de large, il nage et il patauge. Surtout, il essaie de réduire la consommation d’eau «au maximum». Jamais elle n’est vidée, jamais laissée sans filtration. Il récupère la pluie du toit dans deux citernes de 60 litres. «Arrêter de construire des piscines, je le comprends très bien
Source: Libération par Mathilde Frénois, correspondante à Nice Article réservé aux abonnés publié le 28 février 2023 à 21h06
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