Dans le Var, la grêle dévaste les vignes e la commune Flassans sur Issole: 80 à 90% de pertes

Changement climatique?  aléas climatiques 

La grêle était encore présente et bien visible ce samedi 13 mai, dans la matinée. • © Audrey Richier/ France Télévisions

Il aura suffi d'une heure pour anéantir le travail d'une année, et bien plus que cela. Ce vendredi 12 mai, à Flassans-sur-Issole dans le Var, la grêle est tombée et a détruit l'écrasante majorité des vignes de la commune.

C'est un épisode météorologique destructeur pour les vignes de Flassans-sur-Issole qui s'est tenu ce vendredi 12 mai, dans la soirée. Une heure durant, la grêle est tombée. Assez pour détruire les efforts des viticulteurs de cette commune du Var située entre Brignoles et Le Luc.

Le village liste sur son site internet les nombreux vignobles de ce terroir qui produisent principalement des crus classés "AOC - Côte de Provence". Quelque 700 hectares de terres agricoles sont dévolus à la production du précieux nectar.

"Impossible à protéger"

Les services de Météo France ont alerté sur l'arrivée de la grêle ce vendredi 12 mai, mais impossible de protéger, tant au vu de la surface que des moyens à engager, ces terrains viticoles pour les professionnels de la vigne.

Contacté, Arnaud Diouloufet explique ce samedi 13 mai : "J'ai 35 hectares de vignes, et je pense que l'on a 80 à 90% de pertes". Il ajoute, la voix défaite, que "tout le monde est touché".

Pendant 1 heure, il est tombé l'équivalent de 60 millimètres d'eau, mais en grêle. Ça a été très violent.

Arnaud Diouloufet, viticole à Flassans-sur-Issole

10 à 15 centimètres de grêle

Ce samedi matin, quelques heures après le déluge, les stigmates sont encore bien visibles sur les végétaux. "Il y a beaucoup de photos qui circulent ce matin, il y a 10 à 15 centimètres de grêle qui sont tombés. On aurait dit qu'il avait neigé.", explique Arnaud Diouloufet.

Ces derniers jours, les flocons ont bien fait leur retour en région Paca, avec notamment d'étonnantes chutes de neige, comme à Isola 2000, la station de ski des Alpes-Maritimes.

Les frêles parties de la vigne ont subi les assauts de la grêle, causant des dégâts importants. • © Pauline Guigou/ France Télévisions

Les branches ont été cassées par le poids de la grêle. "C'est compliqué avec la végétation, ça va reprendre, mais il n'y aura pas de raisin. Ça a été abimé, toutes les petites grappes... La grêle les a fait tomber. C'est une grosse perte de récolte" lâche, dépité, le responsable du domaine viticole des Grandes Aubréguières.

Les branches cassées sur les pieds de vigne sont trop nombreux pour espérer avoir une récolte normale lors des prochaines vendanges. • © Pauline Guigou/ France Télévisions

Un nouvel épisode ce samedi ?

Alors que le ciel se remplit de nuages en début d'après-midi, de nouveaux orages sont attendus sur ces terres détrempées du Var.

Le ciel est encore menaçant ce samedi 13 mai, au lendemain de l'épisode de grêle qui s'est abattu sur Flassans-sur-Issole. • © Pauline Guigou/ France Télévisions

Les services de Météo France ont alerté sur un début d'épisode orageux à l'heure du déjeuner, il concerne le littoral du Var et les Bouches-du-Rhône. Le Var a été placé en alerte jaune "orages" à partir de 16 heures.

Les premiers constats ont été réalisés ce matin à Flassans-sur-Issole, où "100% de la commune a été touchée" affirme Arnaud Diouloufet.

Ces prochains jours, les experts et les compagnies d'assurance seront à l'œuvre pour tenter de chiffrer précisément les dégâts. Indemniser ces professionnels de la terre, habitués des aléas climatiques, est impératif, mais les effets néfastes d'un tel épisode vont bien au-delà. 

Au mieux, Arnaud Diouloufet sauvera 10% de sa récolte cette année, alors qu'il produit habituellement 2000 hectolitres. Un coup dur pour tout le "travail fait depuis des années pour commercialiser nos vins".

Pire encore, c'est de perdre des habitués, des clients fidèles qui fait peur à toute une profession. "Quand vous avez l'habitude d'acheter une bouteille de vin en allant chez votre caviste, vous prenez toujours le même, et une année, il n'est plus là pour des raisons climatiques, vous allez vous orienter vers autre chose, et vous allez y rester" se désole Arnaud Diouloufet.

Source France3 Régions