samedi, août 23, 2008

Croissancemania: des éléments de réflexion.

Voici des éléments de réflexion sur ce que je qualifie de croissancemania....

2 commentaires:

pratclif a dit…

Un lecteur m'écrit ceci par Email:

"Croissancemania: Vous commencez par la croissance mondiale et vous finissez par le nombril du monde notre canton.
Vous parlez d`un autre tourisme; vous ne semblez pas aimer les grandes parcelles, les maisons pour deux personnes, les golfs où la grande majorité de notre population locale ne peut pas aller.
Que voulez vous: de grands ensembles le long du lac, des lotissements à bas prix, des petites maisons comme en bordure des villes, moins de centres commerciaux, plus de routes et où les tracer?
A mon avis quand on localise un problème c`est que l`on a déjà une idée de la solution. Votre idéal pour le futur voilà ce que je souhaiterais connaître."
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à ce lecteur, je réponds ceci: J'apprécie votre réaction et votre "mais que proposez-vous?". Voici quelques éléments...

Mon article a pour but d'expliquer pourquoi et comment on en est arrivé là pour que les gens comprennent les motivations des opposants à de tels processus et se forment leur propre opinion. La croissance mondiale c'est l'aggrégat de croissances "cantonales"!

C'est clair: il est plus facile, au vu de ce qui se passe, d'expliquer comment on en est arrivé là que de dire ce qu'il aurait fallu faire au lieu... même si ce n'est pas donné à tout le monde, car il faut avoir vécu cette époque ou être un historien, un économiste, un sociologue, un urbaniste, un aménageur etc...., puisque tout est lié! et je ne suis qu'un ingénieur.

Alors? le mal, si l'on peut le qualifier ainsi, est fait... comment faire pour l'avenir?

1: D'abord arrêter la fuite en avant, chaque étape appelant un nouveau développement: exemple la RD101 devenue indispensable pour délester le trafic sur la RD562; où mettre cette route avec l'agrément des populations concernés? et ça va encore prendre beaucoup de temps... quelques années au mieux pendant lesquelles les gens vont souffrir pour aller travailler. Mais la RD101, où qu'elle soit, va encore appeler d'autres développements, et ceux-ci d'autres développements, etc... etc...

2: Ensuite, s'en tenir aux POS et PLU qui les remplacent peu à peu dans toutes les communes et qui sont élaborés par les élus et les habitants concernés.

3: Ensuite, Consolider ce qui existe; entretenir, embellir, améliorer le patrimoine existant... exemples: chapelle St Barth, le Chateau de Montauroux.... l'espace Fondurane avec les vestiges romains; en faire un espace pour le public... bien entretenu, avec aires de pic-nic. idem sur les bords du lac.

4: Comment financer? Utiliser l'instrument qu'est la TPU (taxe professionnelle unique) au sein de la CdC, c'est à dire partager les recettes fiscales professionnelles et ainsi éviter la prolifération des initiatives communales individuelles pour accroître les recettes fiscales.

5: Ne pas écouter les promoteurs immobiliers qui se substituent aux propriétaires fonciers traditionnels et qui viennent, tels des sirènes, proposer aux communes, qui un golf, qui un centre équestre, qui un centre de ceci ou de cela; ces promoteurs naturellement disent que pour être faisables, de tels projets doivent être accompagnés d'un ensemble immobilier; forcément haut de gamme car intégré au projet et ciblé par le marketing vers les riches étrangers... Donc ne pas écouter ces sirènes et ne pas faire des ZAC ou des UTN (en zone Montagne comme ça nous pend au nez à Mons un jour!).

Que faire quand on est propriétaire foncier de 350ha au dessus de Mons, à proximité de St Paul ou à Montauroux? On a un patrimoine qui dort? Un riche capitaliste achète en vue de proposer un golf, un ensemble de villas, un hôtel .... les exemples abondent... Il est clair que si la commune prête une oreille attentive à ce promoteur, il achetera les 350ha, ou le propriétaire foncier en fera son affaire comme c'est le cas à Chateau Camiole sur Callian. La promotion immobilière a des attraits financiers sans commune mesure avec les revenus la propriété foncière agricole. Donc ce n'est que par le NON DE LA COMMUNE qu'on peut résister ou par le NON des habitants. C'est le SOCIAL contre L'ÉCONOMIE. Pourquoi une propriété foncière traditionnelle devrait-elle devenir une opération immobilière et qu'en dehors de cela point de salut? 350ha au dessus de Mons (car je connais un peu).... Le propriétaire peut vendre des droits de paturage, vendre des coupes de bois, vendre des droits de passage pour sentiers de randonnée. C'est ce qui se fait ailleurs. Voyez en Suisse, pays exemplaire en la matière, ou chez nous en zone de montagne. Évidemment, en montagne, les handicaps et les limites sont plus évidents et plus contraignants.

Mais peut-être avez vous d'autres idées?

pratclif a dit…

Un lecteur m'enoie ce commentaire à propos de ce qu'ai écrit sur l'eau.

Il y a très peu de gens ici en mesure de parler avec autorité sur les problèmes des ressources en eau de la Côte d'Azur. L'eau n'est pas ma spécialité. Cependant je sais qu' il n'est pas justifié de parler du sondage de la Barrière comme une exception. Un spécialiste local (qui est-ce ??) m'a dit que l'on pourrait le multiplier. Le réseau karstique alimentant la grosse plaine alluvionnaire de notre vallée avec ses écrans argileux, est immense. 95 % de l'eau qui tombe sur la France va dans la mer sans être consommée. La situation de la Côte est particulièrement favorable vu l'énorme surface de captage sans consommation locale (hauts plateaux calcaires) et une infinité de conduites sousterraines (karsts) va vers la côte. Le Var, qui coule en grande partie sous les alluvions où il est en partie exploité (épaisseur plus de 100m !) n'est jamais sec. Si l'on parle d'un problème, il s'agit d'insuffisance locale de petits captages superficiels dans La Siagne etc. Les ressources sont illimitées. Interrogez les experts......

A ce leceteur qui semble confondre réseaux karstiques et nappes alluviales alimentées chez nous par les exurgences des karsts, qui nous dit que les réseaux karstiques chez nous se prolongent en continuité vers la mer sous la barrières des massifs cristallins de l'Esterel et du Tanneron, et qui dit que les réserves d'eau sont illimitées (sic)..... je réponds ceci, car il est bon que tout le monde partage ce débat.

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Après consultation des experts, je maintiens mon point de vue sur la modestie des ressources en eau dans le bassin de Fayence, hors des grandes résurgences et quelques sources (Seillans et Fayence) captées elles aussi.... Je reprends les propos:

1: "Le réseau karstique alimentant la grosse plaine alluvionnaire de notre vallée ,avec ses écrans argileux , est immense": c'est inexact, ce réseau est drainé par le Verdon, l'Artuby, la Siagne et la Siagnole.

2: "95 % de l'eau qui tombe sur la France va dans la mer sans être consommée"; c'est une évidence, toute l'eau qui tombe sur les terres va à la mer; les hommes ne font qu'en prélever pour leurs besoins au passage, mais après usage cette eau continue sa course vers la mer.... après dépollution éventuelle.... et souhaitable.

3: "La situation du Côte est particulièrement favorable vu l'énorme surface de captage sans consommation locale (Hauts Plateaux calcaire) et une infinité de conduites souterraines (karsts) vers la côte." Ce n'est pas exact. Les résurgences à la côte ou sous la mer ne se trouvent que là où les plateaux calcaires descendent jusqu'à la mer. Cf; Eric Gilli et la rivière souterraine de Port Miou dans les Calanques de Cassis. Chez nous, cad. devant les massifs cristallins de l'Esterel et de Tanneron on n'a pas trouvé de sources en mer. Cf. Eric Gilli à nouveau. Et cette carte.

Les réseaux karstiques ne sont pas distribués de manière continue et uniforme sous la surface des massifs calcaires susceptibles de formation de ces réseaux. Voici pour info un extrait de la description des karsts du dossier karsts: "Dans les couches calcaires d'origine sédimentaire de l'écorce terrestre, un karst est une morphologie produite par la dissolution du calcaire; cette morphologie est caractérisée par la circulation des eaux depuis la surface à travers des fissures et des failles dans la roche et la formation d'un réseau de poches, de puits, de grottes, de galeries communiquant entre elles, réseau dans lequel les eaux circulent, se concentrent et s'écoulent vers un point bas où elles resurgissent à l'air libre. En France ce type de réseau le plus connu est celui de la Fontaine de Vaucluse. Voir ce schéma d'un réseau karstique.

4: "Le Var, qui coule en grande partie sous les alluvions où il est en parte exploité (épaisseur plus de 100 m !) n'est jamais à sec. Si l'on parle d'un problème il s'agit d'insuffisance locale de petits captages superficiels dans La Siagne etc." Vous avez raison; mais il s'agit de nappes alluviales, lesquelles chez nous sont alimentées par les exurgences des grand réseaux karstiques; mais les ressources ne sont pas illimitées, loin de là. La nappe alluviale du bassin de Fayence où se trouve le forage de la Barrière est aussi modeste en ressources en eau. Témoins, l'histoire avant le barrage St Cassien, les débits des divers cours d'eau alimentant le Riou blanc, le Biançon (bien sûr hors Siagne); les forages dans la plaine depuis Seillans jusqu'à Fondurane sont creusés à 120-140m et leur débit diminue fortement en été.

Mais je ne suis pas un hydrogéologue, et je peux être corrigé.....

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Dernière idée en dehors de ce commentaire: des essais ont été faits pour barrer les résurgences et constituer un volume de stockage de l'eau. Cela a été le cas à Coarazé près de Nice. On a fait monter la pression de à 0.8 bars, donc la hauteur d'eau de 8m. On ne sait pas quel volume corrspond à cela. Mais l'univesrité de Nice effectue des études sur ce sujet. Le barrage d'une résurgence n'est possible que sur les petites, pas la Fontaine de Vaucluse! mais c'est une idée à creuser. Malheureusement la sté E2S reste toujours aussi inaccessible aux demandes d'information.