vendredi, septembre 11, 2009

Cultiver la terre, un remède contre l'exclusion - Viva magazine

à propos de jardins partagés...

5 commentaires:

Anonyme a dit…

La publication de cet article de Viva datant de 2003 est une initiative de Pierre à qui je l'ai adressée personnellement. Il a fait le choix de le publier. En le faisant, il ouvre une brèche sur de possibles interrogations pour ceux qui connaissent ce lieu aujourd’hui. Aussi, je vais tenter de répondre sans passion à l’historique du jardin partagé de la ferme en question.
C'est à partir de 1998 que Soeur Emmanuelle se met en quête de trouver un lieu ou les SDF plutôt sédentarisés sur le bassin fréjussien pourraient autoproduire des légumes bio. Elle rencontre à cet égard Christian Desplats, directeur régional du conservatoire du littoral. Après bien des aléas (l'ex propriétaire du premier terrain retenu s'interposant pour x raisons, Soeur Emmanuelle obtiendra une parcelle de terre pour le projet qui lui tient à cœur et pour lequel j'ai effectué avec elle moult déplacements pour une recherche de lieu potentiel et ce de Montferrat à Fréjus. C'est l'association les Amis de Paola qui portera le projet de Sœur Emmanuelle. La convention d'occupation est signée dans le courant de l'année 2001. Elle engage l'asso sus visée, le conservatoire du littoral (propriétaire) et la mairie de Fréjus gestionnaire.
En janvier 2001, j'effectue mon DEFA au Creps d'Aix en Provence. En février, j'engage l'unité de formation intitulée "méthodologie du projet". A cet instant, j'intitule celui ci " "remobilisation et citoyenneté des SDF". L'outil est un outil d'autoproduction de légumes bios qu'autoproduiraient des SDF. Il est un projet où un SDF pourrait être aidé dans son installation comme agriculteur bio. Il est un projet qui ine fine, doit ou peut déboucher sur la création ou la participation à une AMAP. Tout ceci est écrit et déposé auprès de mes ministères de tutelle. Je rencontre Roger Labrunie que je connais. Celui ci m'a été présenté par Claude Garioud 2 ans plus tôt pour un remplacement "au pied levé" d'un d'éducateur absent. Roger est à l'époque Président des Amis de Paola. Il m'offre son tutorat. Mon projet s’intitule désormais «vers la remobilisation et la citoyenneté à la ferme des Esclamandes » "J'investis" la ferme en mars 2001. J'y mets en place la phase 1 de mon projet. 1 mois plus tard, l'association rencontre des difficultés. Tous les salariés sont licenciés. J'hésite à rester seul. J'ai besoin d'un référent pour la partie pratique comme convenu dans la convention de stage signée avec le Creps. Néanmoins, devant mes arguments, le directeur du Creps accepte que je demeure en pleine responsabilité.
L'été 2001, 2 SDF commencent à fréquenter assidûment la ferme. Celle-ci est inaugurée en présence de Sœur Emmanuelle et Maurice Accary. En décembre cinq sdf fréquentent assidûment la ferme. Ils s’investissent dans les travaux d’aménagement du lieu (réalisation d’un poulailler, d’une tonnelle, de protection du vent en cannes de Provence coupées. Entre temps, sur indications et conseils de Roger, je rencontre le partenaire CG qui lance un appel à projets qui entre dans le cadre du projet. Une convention est signée. La ferme est financée. En décembre 2001, Mouldi Gandjatti est le nouveau directeur des Amis de Paola. Mon cursus de formation terminé, mon UF validée, celui-ci m’embauche en CDI.

Anonyme a dit…

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Jusqu'en mars 2003 la ferme trouve un essor considérable. La cohérence avec le projet de Sœur Emmanuelle est parfaite. Le lieu est un lieu des SDF, animé par les SDF. Le conseil général nous permet alors l’embauche d’un second salarié. Les rhizomes continuent d’être arrachés à la main pour élargir la parcelle cultivable. 11 contrats d’insertion seulement sont signés mais la ferme connait une fréquentation d’une cinquantaine de SDF, d’autant « d’indigènes » bénévoles (dont mon épouse) ou visiteurs. Les travaux avancent, le puits est remis en service grâce à une pompe offerte. Il est réhabilité est protégé. L’eau d’arrosage sera celle du puits. Une soirée est organisée sur place. Le CIC Fayence y participe activement. Les bénéfices de cette soirée permettent d’acquérir un vieux Massey Fergusson que les SDF retapent avec talent et cœur grâce aux dons de matériel des commerçants. Le labour d’une autre parcelle commence en octobre 2003. Nous labourons selon les conseils et méthode de Pierre Rabhi. 3 moutons d’Ouessant sont offerts aux Amis de Paola. Mouldi va en prendre « livraison ». Le week end « solidarité en actes » est organisé sur place avec VCM . Celui-ci permet des retombées économiques pour les hôteliers et restaurateurs. 500 personnes viennent de toute la France y participer. Ce sont les SDF et la police municipale qui assurent le service de sécurité et ce sont les SDF qui participent activement à toute l’organisation. C’est au cours de la même année que j’écris le projet « permaculture ». En effet, la situation du lieu ne permet pas une culture pérenne. Les inondations liées au débordement de l’Argens tout proche anéantissent les cultures et démotivent des jardiniers qui ont besoin plus que d’autres de voir les graines germées. … Le projet est une culture en talus. Nous louons une mini pelle pour creuser les fossés. Le travail se termine à la pelle et à la brouette. Environ 3000 brouettes de terres sont mises en talus « enclavés » par des cannes de Provence. La ferme connait une fréquentation solide. Les SDF sauvent celle-ci de l’incendie de 2003. Non pas avec des lances incendies, mais avec des pelles et des râteaux. Ils réhabilitent des petits murs en pierres, confectionnent des abris pour les moutons. Ils reconstruiront avec patience les « brises vent » en cannes brulés par l’incendie. Les relations avec le voisinage sont excellentes. Celles avec mon directeur constructives. Les premières graines sortiront de terre en mars 2004. Je ne participe pas à la récolte. A cet instant, Mouldi a démissionné de la direction des Amis de Paola. Roger de la présidence. Le nouveau Président est Claude Garioud, le nouveau directeur est René Puddu. Je suis licencié.
Mon licenciement ne m’étonne pas. Au cours de l’été 2003, j’ai appris par un « indigène » que je dois « sauter ». Il tiendrait cette information d’une élue. Verte serait cette élue selon moi.
1 mois après mon licenciement, un animateur me remplacera 6 mois. Sans être en corrélation parfaite avec le projet, la ferme restera cependant « celle » des SDF animée par des SDF sous tutorat d’un animateur.
Aujourd’hui, ce lieu s’appelle « semailles 83 ». La presse locale fait état d’un jardin d’insertion. J’ai vérifié. Cette information est juste. Ce jardin a le mérite d’exister. Mais ce qui est tout aussi juste, c’est que le projet n’est plus celui de Sœur Emmanuelle à un point ou écœurés paraît il, des gardes du littoral présents sur site auraient demandé à être mutés et auraient obtenu cette mutation.
Ai-je moi aussi été écœuré par ce que je pressentais déjà ? Ceci expliquerait en partie mon départ de la ferme…
Bref, il y a des gens comme ça, qui rebondissent à droite, à gauche, au centre, si bien, qu’on y perd son latin. J’arrête, la passion risque l’emporter sur la raison ! Et ça pas question. J’ai été assez long !!
Sylvain

patricia a dit…

Bonjour, je prend aujourd'hui connaissance de ce beau projet. Bien que je ne comprenne pas bien la fin de votre récit, vous vous êtes fait "piquer" le projet?
A Callian un projet de jardins partagé est en cours d'élaboration par l'associaion APCE. Je souhaite m'y engager, peut être pourriez-vous prendre contact avec l'assoc pour nous apporter votre expérience?
Merci.
Patricia Schmitzer-Tozzi, Callian.

pratclif a dit…

Il faut vous rendre sur le site de l'ACPE qui est le porteur de ce projet dans notre pays de Fayence. Je leur ai envoyé un mail dans ce sens.

Anonyme a dit…

@patricia. La réorganisation courageuse et bienveillante de Pierre m'offre de prendre connaissance de votre post que j'ignorais jusqu'à ce jour.
Pourquoi pas en effet vous apporter cette expérience qui m'a été transmise par les gens de la rue, des gens qui ont appris le système D par nécessité... ?
Pour répondre à votre autre question. Non, on ne m'a pas piqué le projet. Il a été piqué à Soeur Emmanuelle. Je portais celui ci. J'ai juste été licencié après une brutale mise à pied par mon employeur pour des motifs qui n'ont pas tenu au delà d'une simple réclamation faite aux prud'hommes... Mais les nouveaux arrivants avaient les mains libres pour exécuter de basses besognes. Comprenez pourquoi il m'arrive de remonter les bretelles aux bobos du coin qui se prétendent ou se listent vertS...
Mon licenciement est politique. Personne ne sait combien il m'a été pénible. J'ai à cet instant perdu un ami de trente ans et mes rêves d'enfant sur la sincérité des gens qui font de la politique politicienne

Amicalement

sylvain