mercredi, août 29, 2018

Quel avenir pour les oliviers du pays de Fayence?

956a34e0f04cdd81c18c7b878ccbfad6.jpgRencontre avec Jean Gault, président de l'Association des oléiculteurs, qui évoque la situation actuelle et à venir de cette ressource  économique non négligeable pour le territoire.

Jean  Gault, le président de l'Association des oléiculteurs qui contribue à l'entretien et au développement du patrimoine millénaire que représentent les oliviers du Pays de Fayence, nous a reçu au siège légal de cette dernière à Callian pour nous parler des actions menées et à venir.

Rencontre. La tache est immense, alors qui vous aide ?

Nous avons le soutien de la ComCom, de la mairie de Callian et du Crédit agricole, ce qui nous a permis d'identifier un trésor de biodiversité fort de 22 variétés. Lorsque nous poursuivrons notre inventaire, vers Mons par exemple, nous atteindrons la barre des 30 variétés.

Et la production ?

Elle reste faible car elle est en bonne part le fait d'amateurs, dont 71 cotisent à l'association au jour d'aujourd'hui, et de plusieurs agriculteurs professionnels, dont 3 cotisants, et qui ont été distingués, pour certains, par des médailles d'or à Brignoles, New York et Paris.

Quels sont les résultats de la cuvée 2017-2018 ?

Nos six moulins ont pressé 15 000 litres d'huile, soit un gain de 250 000 € environ en Pays de Fayence. Si l'on évalue à 360 ha la superficie plantée avec 40 000 arbres, croyez-moi on peut mieux faire car nos oliviers ne sont pas là seulement pour faire joli, c'est une véritable ressource économique pour notre territoire.

Alors comment la développer et la transmettre aux générations à venir ?

L'association propose plusieurs pistes : mettre davantage l'accent sur la qualité, en encourageant l'appellation d'origine protégée et la production bio, ou les huiles variétales comme celle de cailletier. Diversifier la transformation avec des olives salées, de la tapenade. Développer la lutte naturelle contre les prédateurs de l'olive, à commencer par la mouche, en mutualisant les échanges d'information et la culture des plantes hôtes des parasites de la mouche comme les iules, laitues des vignes, asphodèles, molènes, fenouil. Poursuivre également la formation des adhérents avec l'appui de l'Association française interprofessionnelle de l'olive (AFIDOL) pour la taille, les traitements, l'irrigation et la qualité organoleptique de l'huile chez les professionnels sympathisants ou chez les spécialistes comme Mme Ughetto. Enfin, créer un répertoire précis et localisé des différentes variétés, en vue de la création d'un verger conservatoire variétal.

Le prix de L'eau pose problème aux producteurs. Quelles solutions ?

Il faut faciliter l'arrosage à un prix adéquat et non au prix de l'eau potable comme à Antibes, par exemple, où les particuliers peuvent obtenir un deuxième compteur pour arroser car avec le changement climatique commencé, inutile de songer à l'agriculture si l'on ne peut recourir à l'irrigation. Il nous faut aussi assister les oléiculteurs âgés, en leur proposant des contrats de gestion moins contraignants que le fermage et en encourageant la cueillette bénévole, avec partage de l'huile et sensibiliser les générations à toutes les dimensions de l'oléiculture.

Un dernier mot ?

Je rappelle que l'adhésion à notre association est fixée à 30€. L'union fait la force, la devise belge vaut aussi en Pays de Fayence. Eendacht maakt macht, ici ça donnerait plutôt, tres fan maï que dous, trois font plus que deux.

Source Var Matin 29/8/2018  C. G.

Pour tous renseignements ou propositions: jean_hippolyte_gault@yahoo.fr et  consulter le site de  associationoleiculteursdupaysdefayence.fr.

4 commentaires:

pratclif a dit…

Voici des infos complémentaires sur le prix de l'eau. Le prix auquel se réfère Jean Gault est le prix facturé par les communes aux usagers par leur réseau de distribution, depuis les réservoirs des communes; lequels sont alimentés par E2S via son réseau de distribution des eaux de la Siagnole, complété par les sondages de Barrière 2 et de Tassy 2, en appoint pour les parties en aval de la D562.

L'eau de la ville d'Antibes est gérée par Véolia en DSP délégation de service public. Le tarif est faible pour les premiers 120m3, considérés comme nécessité vitale et beaucoup plus élevé au dela. Cela s'applique aux deux abonnements et compteurs mentionnés par Jean Gault. Voir les tarifs ici. La différence est dans le prix de l'assainissement. Grosso modo, l'assainissement compte pour 45% dans le prix de l'eau. C'est le cas notamment à Callian (cf. le lien cité).

La commune argue que la taxe d'assainissement doit être prélevée, même si on n'est pas raccordé à l'assainissement collectif, au motif qu'il faut financer le service de l'assainissement non collectif qui est important dans notre pays de Fayence, du fait de la structure du logment dispersé.

Je crois que la CdC tiendra aussi le même raisonnement quand l'eau passera sous compétence communautaire le 1/1/2020. Et ceci, que la gestion de l'eau reste divisée entre deux entités - une SPL alimentant les réservoirs remplaçant l'actuelle SEM E2S dont le contrat arrive à échéance fin 2018, et une distribution d'eau potablisée gérée la CdC; ou une régie inter communataire regroupant les deux fonctions.

Jacques RECY a dit…

Les habitats individuels non raccordés au réseau d'assainissement collectif ont des fosses septiques qu'ils ont obligation d'entretenir; ils payent donc deux fois: participation au collectif et assainissement individuel: la double peine... La ville d'Antibes estime que l'eau potable qui sert à l'arrosage avec un compteur spécifique n'a pas à payer l'assainissement car elle ne pollue pas! Un exemple!

pratclif a dit…

C'est vrai; et c'est cela le SPANC; tous les 5 ans une visite; en principe; mais ils semblent débordés par les nouvelles constructions et les mises aux normes imposées lors des ventes. Cela dit une fosse septique toutes eaux bien conçue et adaptée au nombre d'habitants fonctionne sans produire de boues, aux vidanges près, et c'est en cela qu'on peut dire qu'elle ne pollue pas. Mais les eaux filtrées et épandues dans la nature par les drains, polluent les eaux souterraines.

Jacques RECY a dit…

Si une fossse est bien surveillée et bien entretenue elle ne pollue pas; rien n'empêche non plus de proposer comme Antibes deux compteurs un pour l'eau potable utilisée par la maison et l'autre pour le circuit d'arrosage