Merci Var Matin. On découvre ici un élu, un homme, une personne qui gagne à être connue. Je retranscris cet article de Var Matin avec liberté et en ajoutant les liens passés.
Callian Après l'annonce de la création d'un lycée à Gonfaron, le
maire François Cavallier reste sceptique et réclame le comptage des
élèves pour faire admettre l'urgence en Pays de Fayence
Pour le maire de Callian, le nombre de lycéens présents en Pays de
Fayence justifie une création d'établissement au moins aussi urgente
qu'en Centre-Var.
Calme mais déterminé. C'est le sentiment que renvoie François
Cavallier, maire de Callian et vice-président du Département, et fervent
défenseur de la création d'un lycée en Pays de Fayence.
Acquise il y a
deux ans, cette création a depuis pris du plomb dans l'aile, le conseil
régional ayant repoussé sine die ce projet. Tout en validant, récemment,
la création d'un autre établissement, en Centre-Var. François Cavallier
ne conteste pas sa légitimité. mais au regard des chiffres, il réclame
une égalité de traitement. C'est ce qu'il a écrit la semaine dernière,
au
ministre de l'éducation nationale.
Le lycée en Pays de Fayence a été annoncé en grande pompe début 2017. Il est désormais repoussé. Que s'est-il passé ?
Ce sont des souvenirs amers, je ne veux pas trop m'étendre dessus. On
a eu cette annonce spectaculaire bienvenue, providentielle le 5 avril
2017, Christian Estrosi, alors président de la Région, était venu à
Montauroux, sur le site qui devait accueillir le lycée, avec de nombreux
élus,
LIEN. Un an plus tard, on
nous a dit que c'était moins simple que prévu, et on a commencé à
comprendre qu'il y avait dans l'annonce quelque chose d'insincère. D'où
une colère... On est un certain nombre à l'avoir mal pris. Certains élus
régionaux en ont profité pour dire: "C'est parce qu'ils le prennent mal
qu'on ne peut plus faire le lycée." Or ce n'est pas parce qu'on est en
colère qu'ils ne font pas le lycée, c'est parce qu'ils ne font pas le
lycée qu'on est en colère. Fin août, on apprenait qu'un lycée allait
bien être construit dans le Var, mais dans le Centre, à Gonfaron.
Comment avez-vous pris cette annonce?
Avec un mélange d'amertume encore, mais aussi de curiosité. Il ne
faut pas se tromper : on est content pour les élèves du Centre-Var.
Seulement je doute beaucoup qu'ils obtiennent leur lycée. Si je me
trompe, tant mieux; je leur souhaite.
Pourquoi pensez-vous cela?
Je pense fondamentalement que la Région ne peut pas faire de nouveau
lycée. Elle n'a pas l'argent. Ce qu'elle n'a pas pour nous, je ne vois
pas pourquoi elle le trouverait pour le Centre-Var ou pour l'autre
grande urgence présentée en 2018: le lycée Golf-Hôtel d'Hyères
(construit en zone inondable, l'établissement devait être délocalisé en
priorité, ainsi que l'annonçait le Rectorat en 2018,
LIEN. D'ailleurs, on n'en parle plus, de ce dernier : il ne fait pas, à ma connaissance, l'objet des grands mouvements annoncés.
Pourquoi selon vous la Région annoncerait- elle le lancement des
travaux pour Gonfaron si elle n'a pas les moyens de les réaliser ?
C'est une façon de sauver la face. On sent des relations peu
amicales... Avec la Région, on est au point mort. Et dans ce mandat, on y
restera. Je ne vois pas comment il peut en être autrement.
Les choses peuvent-elles évoluer ?
Si notre lycée est bloqué politiquement, it faut le faire rebondir
techniquement. On a là besoin d'un petit coup de main technique.
Combien a-t-on de lycéens?
La réponse peine à venir. ça ne doit pourtant pas être beaucoup plus
compliqué que pour le Centre-Var. En quoi est-ce important de connaitre
le nombre de lycéens habitant en Pays de Fayence ? Quand on crée des
classes dans une école primaire, c'est l'état qui décide. Ce n'est pas
compliqué : il y a tant d'élèves, il faut tant de classes. Ce sont les
mêmes règles quand on en supprime une. Le critère est arithmétique. Mais
pour les collèges et lycée, le processus est plus hybride. La décision
se fait avec le Département quand c'est un collège, avec la Région quand
c'est un lycée.
Revenons à votre demande : le chiffre officiel de lycéens dans l'Est-Var. Vous devez avoir une idée...
Il y a deux ans, on avait 851 élèves, sans compter deux catégories de
jeunes qui sortent des écrans radars : ceux qui ne prennent pas les
transports, et ceux qui seraient venus de l'extrême-ouest des
Alpes-Maritimes. Le lycée de Montauroux devait avoir, comme zone de
ramassage, les communes du canton de Saint-Vallier (Le Tignier,
Saint-Cézaire...). Et aujourd'hui, le chiffre a augmenté.
Un chiffre qui justifie, selon vous, la réalisation d'un lycée à Montauroux...
Je lis dans Var-matin qu'a l'occasion de l'annonce du lycée de
Gonfaron, le Recteur, qui représente l'état, avance des chiffres que je
n'ai aucune raison de contester. Mais pour le dire simplement : on n'a
pas moins d'élèves. Ce serait même plutôt le contraire. Les 900 annoncés
à l'horizon 2020 là-bas, on les a aujourd'hui. Ça ne veut pas dire que
notre lycée est plus légitime ou plus urgent. Mais pourquoi parler du
leur et plus du nôtre ?
Que répond l'état quand vous demandez ce chiffre ?
Ce qui me gène, c'est que, quand on a demandé, en 2018, cette
information, ils ont répondu : entre 500 et 600. Pour le Centre-Var, les
chiffres sont à jour, et pour nous, ils datent beaucoup.
C'est pourtant essentiel d'être précis...
Le fond de la question, c'est ça : peut-on faire un lycée sur un
autre critère que sur les chiffres ? Entre deux dossiers tout aussi
urgents l'un que l'autre, oui, on peut choisir politiquement. Mais
peut-on repousser indéfiniment un dossier qui arithmétiquement est
légitime? Ce n'est pas possible, ce n'est pas éternel. C'est pour ça que
je suis optimiste pour le moyen terme. Notre population ne diminue pas
et ne risque pas de le faire. On va toujours plus remplir les critères.
Vous êtes vraiment optimiste?
Je ne suis pas là pour la guerre de cent ans, il faut regarder
devant. Mécaniquement, un jour, notre nombre de lycéens aboutira à la
création d'un établissement. On est environ 28900 selon l'Insee. Trouvez
une ville de cette envergure qui n'a pas de lycée. Ce n'est pas
compliqué, il n'y en a pas. Ça pose une question de préjugé quant à
l'aménagement du territoire.
C'est-à-dire ?
Le lycée du Pays de Fayence est compliqué parce qu'on est une
"ruralité nombreuse". C'est le mouton à 5 pattes dans l'inconscient des
décideurs. On a l'impression qu'un lycée dans la ruralité, c'est une
exception pour deux pelés et trois tondus.
N'avez-vous pas peur qu'on vous taxe de jalousie par rapport à Gonfaron ?
L'idée n'est pas de dire : "C'est à cause de Gonfaron qu'on n'a pas
notre lycée" La rivalité ou la jalousie n'a pas lieu d'être, il leur
faut aussi un lycée. On veut juste obtenir les chiffres aussi exacts que
ceux trouvés pour le Centre Var. Et là, l'évidence de la nécessité d'un
lycée en Pays de Fayence fera son chemin.
Votre opposition farouche ne doit pas être de nature à améliorer vos relations avec la Région...
Mon positionnement n'est pas confortable. Il n'est pas sans danger.
Si je suis encore vice-président du Département, je le dois à une
certaine patience, une certaine mansuétude de mon président. Je le sais.
Je le mets dans l'embarras. D'un autre côté, si on reste dans cette
logique d'obédience qui consiste à dire : "écrasons-nous", alors
n'importe qui peut faire n'importe quoi. Ma réaction est nécessaire.
Pourquoi? Je veux montrer à mes concitoyens que je place la défense de
leurs intérêts au-dessus de mon confort et de mes avantages.
Cette position a-t-elle changé votre quotidien?
Ce que ça a changé, c'est que j'ai quitté Les Républicains. Rester,
ce serait souscrire. Je reste de droite modérée. C'est plus eux qui ont
changé que moi. Après, ça me fragilise d'être celui qui a protesté. Mais
je suis fier de cela. Au moins, je montre que je fais mon travail,
qu'on me trouve, même si c'est difficile.
PROPOS RECUEILLIS PAR ROMAIN ALCARAZ ralca raz@nicematin.fr
4 commentaires:
toute la problèmatqiue est dite dans cette petite phrase en fin d'article
"Le lycée du Pays de Fayence est compliqué parce qu'on est une "ruralité nombreuse". C'est le mouton à 5 pattes dans l'inconscient des décideurs. On a l'impression qu'un lycée dans la ruralité, c'est une exception pour deux pelés et trois tondus.".
Et l'avenir par celle-ci:
"peut-on repousser indéfiniment un dossier qui arithmétiquement est légitime? Ce n'est pas possible, ce n'est pas éternel. C'est pour ça que je suis optimiste pour le moyen terme. Notre population ne diminue pas et ne risque pas de le faire. On va toujours plus remplir les critères."
placer la défense des INTERETS des citoyens AU DESSUS de MON CONFORT et de mes AVANTAGES...
vraiment merci... et sans rire, bien entendu.
On peut espérer que ce coup tordu, n'était pas exclusivement tourné vers notre représentant local, pourtant son changement de veste laisse rêveur.
en rejoignant AGIR filiale du clan MACRON on protège ses arrières semble-t-il ?
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