Elue durant 26 ans et 1fe adjointe au maire depuis 2007, elle se présente dans un climat de dissensions au sein de la majorité. Avec pour arme l'expérience et une grande connaissance du village. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'à Fayence on ne connaît pas les successions sous bénéfice d'inventaire. A peine l'annonce par le maire, Jean-Luc Fabre, qu'il ne briguerait pas un nouveau mandat - sans être pour autant rangé des vélos - que certains de ses adjoints ont revendiqué leur part d'héritage.
Ce qui en dit assez sur le climat un tantinet délétère qui règne au sein d'une équipe où le « patron loin de revendiquer l'apaisement parmi les siens, semble naviguer de Charybde en Scylla.
Le plus prompt à revendiquer le titre de légataire universel fut ainsi Bernard Henry, adjoint aux travaux.
Il a ainsi pris de vitesse Monique Christine, 1ère adjointe depuis 12 ans et élue à Fayence durant 26 ans, notamment sous la mandature de Robert Fabre père. Forte d'une expérience certaine de la vie locale et balayant d'un revers de main ceux qui persiflent sur ses 77 ans, elle prendrait bien - quoi qu'elle en dise - une revanche sur ses mâles opposants, amis d'hier. Mais pas non plus ennemis d'aujourd'hui...
C'est, il est vrai, sans compter sur le noviciat et la fraîcheur politique de Marco Orféo, qui verrait bien dans cette zizanie l'occasion de tirer bon profit. Les voici ainsi trois à prétendre au Graal. Ou bientôt quatre puisqu'Irène Geay, seule élue de t l'opposition, compte bien poser e sa voix et ses idées dans cette cacophonie ambiante. Rencontre avec Monique Christine. Source Var Matin par Pierre Johann.
En quoi votre candidature est plus légitime que celle de Bernard Henry ? Pour queile raison n'avez-vous pas fait cause commune après deux mandats dans la même équipe?
M. Henry avait semble-t-il préparé son coup. A peine deux jours après l'annonce par le maire qu'il ne briguait pas un nouveau mandat qu'il a fait acte de candidature. Je pense que tout cela n'est pas très démocratique et que Jean-Luc Fabre aurait pu réunir sa majorité pour parler de sa succession. Pour ce qui me concerne, je suis élue depuis le début des années 80 et je me suis toujours investie dans le milieu associatif. Au comité des fêtes, au sein des parents d'élèves (...). J'ai toujours oeuvré pour mon village et je suis légitime. Beaucoup de gens m'ont d'ailleurs sollicitée pour que je me présente.
VM: Il se dit que Jean-Luc Fabre serait sur la liste de M. Henry ?
Il m'a dit que si je me présentais, il resterait neutre. On verra bien ce qu'il décidera.
VM: Quels sont vos rapports avec lui?
Ils ne sont pas inamicaux. Ils sont normaux. Et fait, dans cette affaire je pense que personne ne croyait que je poserais ma candidature.
VM: Marco Orféo pourrait profiter de ces divisions. Il fait figure d'épouvantail.
Il n'a jamais été élu et n'est ici que depuis deux ans. Je pense être plus apte à faire le bilan de ce qui a bien marché et de ce qui a moins bien réussi. Pour autant j'entretiens de bonnes relations avec lui. En fait, je me fiche bien des candidatures. Je fais mon chemin. Ce qui semble évident, c'est que je gêne tout ce petit monde. Accessoirement, je précise que Marco Orféo m'avait contactée pour que je fasse partie de son équipe. Pour ma part je voulais rester fidèle à Jean-Luc Fabre pour peu qu'il se représente. J'ai attendu fin septembre; la date butoir que Marco Orféo m'avait donnée, pour me formuler sa réponse. Je ne l'ai jamais reçue. Il semble que ses futurs colistiers lui aient fait passer le message que j'avais fait mon temps...
VM: Pourquoi, effectivement, vous lancer dans ce sacerdoce à 77 ans alors que vous pourriez prendre de la distance?
J'ai toujours été dans le bénévolat et élue. Je suis seule et j'ai du temps à consacrer à mon village. J'ai l'envie, la force et le courage pour le faire. Je suis en forme !
VM: Votre liste ?
Elle est presque bouclée et se compose de jeunes et de personnes motivées.
VM: Où vous situez-vous sur l'échiquier politique ?
J'ai plutôt une sensibilité de droite. J'étais « léotardienne » en son temps. Mais je refuse toute étiquette et le soutien d'un parti. car ma liste n'est pas orientée politiquement.
VM: Vos priorités pour Fayence ?
D'abord faire un rééquilibrage entre la plaine et le village historique. Il faut enrayer le déclin.
VM: Comment ?
Ce n'est pas te moment de le dire. On m'a piqué assez d'idées ! (rire)
VM: Sinon ?
li faut se battre contre la ComCom car j'ai le sentiment que Fayence est un peu oublié. Véritable Arlésienne, la Maison de Pays doit enfin être restaurée. [NDLR : Mme Christine a perdu son mari sur un chantier de la Maison de Pays]. Par ailleurs, il faut, par exemple, chauffer notre belle piscine pour qu'elle joue pleinement son rôle pédagogique. De façon plus générale et comme on ne parle que de ça, la mutuatisation des moyens avec la ComCom doit générer des économies. En tant que maire, j'entends bien appliquer ce principe et avoir une gestion rigoureuse. A commencer par ma campagne puisque je n'aurai pas de permanence, j'irai au-devant des gens et je recevrai ceux qui le souhaitent.
VM: Le projet de déviation ?
C'est, là encore, vraiment l'Arlésienne. On en parlait déjà sous Robert Fabre. Il y a évidemment des intérêts électoraux dans cette affaire. Personnellement je suis plutôt favorable au tracé comprenant une sortie de l'A8 entre les Adrets et Fréjus. D'autant que l'opérateur, Vinci, n'a pas dit non à cette hypothèse.
VM: Que pensez-vous du transtert de la compétence de l'eau à la ComCom au 1er janvier prochain plutôt que de le retarder comme c'est possible ?
Dans un premier temps j'y étais plutôt favorable. D'autant que la gestion de l'eau a été un point fort de Fayence avec un service dédié formidable. Cependant je suis maintenant plus mitigée pour deux raisons: parce que cela va créer des tensions avec les villages qui souhaitent attendre. Mais aussi parce que les infrastructures de certaines communes ne sont pas au niveau et que l'on fera payer à tous, les travaux de leur mise aux normes.
VM: Que pensez-vous du vote Rassemblement national qui s'est ancré dans le Pays de Fayence ?
Les gens sont déçus et veulent essayer autre chose. Je ne les critique pas car ce, ce c'est la démocratie. Même si je considère que cela n'est pas forcément justifié. Chacun est libre.
VM: Avouez que votre candidature a un petit air de revanche...
Pas du tout. Ce n'est pas dans mon esprit. Mais je suis aussi légitime que Bernard Henry. Et puis, une femme à Fayence, ce serait génial !
VM: Si vous êtes éliminée au ler tour, quelles seraient vos consignes de vote ?
Je n'y ai pas pensé. Mais j'irais plus vers Orféo que vers Henry...
PROPOS RECUEILLIS PAR P. J. pjohann@nicematin.fr
2 commentaires:
voie royale a Mr. ORFEO... on doit se frotter les mains du côté de Callian !
rouge de plaisir.. la droite verte, en plus !
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