vendredi, octobre 23, 2020

Biodiversité: 6è extinction... la menace pèse sur nous, comme, voire plus que, le changement climatique.

Nous sommes 7.8 milliards en 2020, sans doute 11 milliards en 2050 car les femmes qui procréeront sont déjà nées. Nous sommes devenus l'espèce dominante de la biosphère, par notre succès reproductif accru, permis depuis le début de  la révolution industrielle, il y a moins de 300 ans. Mais c'est un trait de plume très fin par rapport à l'histoire géologique de la planète - 4.5 milliards d'années,  l'apparition de la vie - 3.8 milliards d'années et l'évolution constante de la biosphère pendant ce temps long géologique.

L'accent est mis depuis quelques années sur le changement climatique, l'élévation de la température moyenne sur les continents et les océans (*) et la fréquence accrue de conditions climatiques extrêmes. Cela est  dû à l'activité humaine: à l'emploi massif des combustibles fossiles - charbon pétrole et gaz, .qui fournissent l'énergie, qui a permis cet essor de notre espèce,  et à  l'émission de gaz à effet de serre di-oxyde de carbone CO2 et méthane CH4 principalement. Par cette énergie abondante et concentrée, chacun de nous dispose ainsi d'une centaine d'esclaves  qui travaillent en permanence pour son bien-être: nourriture, logement, vêtements, mobilité, loisirs, infrastructures publiques et privées, etc...  Ce changement climatique menace notre survie en tant qu'espèce.
(*) C'est sur le site de l'observatoire de Mauna Loa en Hawai qu'on trouve les données en temps réel sur l'élévation de la température moyenne du globe et sa relation avec la teneur en CO2 de l'atmosphère. Nous en sommes à 405ppm de CO2 contre 280ppm  avant la révolution industrielle.

Les organismes qui nous alertent sur cette situation sont d'abord  l'ONU par le GIEC; puis  notre spécialiste Jean-Marc Jancovici avec son Shift Project et Carbone4. Il y a aussi les "Chroniques de l'Anthropocène" d'Alain Grandjean et le site Adrastia. Il ya  aussi les collapsologues avec Yves Cochet, Pablo Servigne ... et bien d'autres encore. 

Mais il y a une autre conséquence de l'expansion formidable de notre espèce dans la biopshère,  c'est la destruction de la biodiversité et l'idée que nous serions entrés dans la sixième extinction. Ceci à cause de l'agriculture intensive, de la surpêche, de la fragmentation des espaces naturels,  de l'artificialisation des sols, de l'emploi massif des pesticides pour produire notre nourriture. La prise de conscience a été plus tardive que pour le changement climatique.  

Voici 4 lectures pour en prendre conscience. L'organisme de l'ONU, pendant du GIEC est l'IPBES (*); et nous avons en France plusieurs organismes et le site des annales mines "Responsabilité et Environnement" dont sont tirés ces 4 lectures..
(*) Voici le résumé pour décideurs du rapport de l'IPBES en 2019

  1. L’évaluation mondiale de la biodiversité et des services écosystémiques réalisée par l’IPBES a constitué en 2019 un moment clé dans la prise de conscience par les décideurs, des enjeux associés à l’érosion accélérée de la biodiversité et à la perte des services que les sociétés humaines en retirent. Les médias internationaux ont relayé très largement les conclusions du résumé pour décideurs du rapport issu de cette évaluation, contribuant ainsi à alerter une large frange de la population. Après avoir précisé ce qu’est un rapport de l’IPBES et comment il est élaboré, nous présentons dans cet article l’organisation du rapport mondial et mettons en exergue ses grands enseignements, ainsi que les options en matière de leviers d’action à privilégier pour inverser les tendances actuelles. Nous y exprimons également des critiques et soulignons quelques lacunes d’un rapport qui aura marqué l’histoire récente des politiques environnementales mondiales et dont les conclusions prennent une importance encore plus grande après la crise de la Covid-19.
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    "Érosion de la biodiversité et fonctionnement des sociétés : du constat aux recommandations. Les enseignements tirés de l’évaluation mondiale réalisée par l’IPBES en 2019".

  2. La planète a traversé cinq extinctions majeures depuis le début du phanérozoïque. Toutes ont eu leurs spécifcités, mais, à chaque fois, la biodiversité qui a émergé après la crise était fort différente de celle qui avait précédé, il y a eu des perdants et des gagnants. Aujourd’hui la biosphère semble engagée dans une sixième crise. Est-ce bien le cas ? Les processus en cours sont-ils comparables à ceux des crises des temps géologiques ? Quels enseignements tirer du passé ?
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    "la biodiversité sur le temps long géologique"...

  3. Un an après la sortie du dernier rapport de l’IPBES et quelques mois après le confinement imposé par la crise du Covid-19, ce texte propose quelques pistes pour comprendre pourquoi la nature a disparu des aspirations communes des sociétés  modernes (notamment en France), alors même  que les relations avec elle sont fondamentales pour nos vies humaines (individuellement et collectivement). Quelques propositions sont ensuite esquissées pour remettre la nature au centre de nouveaux modèles de société qui valorisent la diversité des points de vue, des pratiques et des responsabilités, pour imaginer ensemble des futurs soutenables.
    Lire la suite: "De nouvelles relations à la nature pour des changements transformatifs de nos modèles de société?"

  4. La question de l’antagonisme apparent entre biodiversité, d’une part, et agriculture et systèmes alimentaires, d’autre part, est posée par de nombreuses analyses récentes réalisées à l’échelle mondiale. L’un des enjeux de la recherche agronomique du XXIe  siècle est d’explorer de nouvelles pistes pour transformer cet antagonisme en synergie. Il s’agit, grâce aux recherches sur et pour la biodiversité, de contribuer à transformer les systèmes agri-alimentaires pour assurer la sécurité alimentaire  et  nutritionnelle,  en  particulier  via  la diversification et la transition agroécologique ;  de conserver et restaurer la biodiversité, tout en promouvant son utilisation durable ; de protéger  et gérer durablement les ressources naturelles indispensables à la vie (l’eau, les sols, l’air) ; de préserver la santé humaine et celle de l’environnement ; et de contribuer à la lutte contre les changements climatiques et leurs impacts dans une double stratégie d’atténuation et d’adaptation.
    Lire la suite: "La recherche agronomique face au virage de la biodiversité"

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