vendredi, avril 22, 2022

Hausse des prix: Dans les rayons des supermarchés, la hausse des prix ne fait que commencer

Selon le panéliste IRI, l'inflation a atteint 1,5% en grandes surfaces en mars. Elle devrait accélérer à 3% en avril et atteindre environ 5% à l'été. Le spécialiste des études de marché ne s'attend pas à une accalmie avant au moins 2023.

L'inflation se diffuse progressivement dans les rayons des grandes surfaces. Selon le panéliste IRI, les prix des produits de grande consommation ont augmenté de 1,5% en mars sur un an, tous circuits confondus (supermarchés, hypermarchés, proxi, drive...). Si la hausse semble contenue au regard de l'inflation globale mesurée par l'Insee sur la même période (4,5%), il n'en demeure pas moins qu'elle a franchi le seuil des 1%, alors qu'elle n'était que de 0,58% en février.

Conséquence de l'envolée des coûts de production, ce sont les pâtes qui connaissent la plus forte hausse des prix (+13,4% en mars), devant la moutarde (+7,76%), les huiles (+7,36%), les farines (+7,16%) et les fruits secs (+6,72%). Le maïs (+5,1%), le café (+4,5%), le beurre (+3,9%) et les oeufs (3,3%) ne sont pas non plus épargnés.

A l'inverse, les produits en déflation sont des produits d'entretien et d'hygiène: les produits vaisselle (-4,01%), les brosses à dents (-3,56%), les gels douches (-3,10%), les soins du visage (-2,80%)...

C'est dans les magasins de hard discount (Lidl, Aldi...) que l'inflation est la plus forte (1,75%), suivis des commerces de proximité (Carrefour city, Franprix, Intermarché Express, Petit Casino, etc.) avec une hausse des prix de 1,66% en mars. Viennent ensuite les supermarchés (1,51%), les hypermarchés (1,46%) et le drive (1,12%).

Les marques nationales touchées à leur tour par l'inflation

Jusqu'à présent, l'inflation des produits alimentaires en magasin touchait avant tout les marques distributeurs premiers prix (+3,97% en février) et milieu de gamme (1,28% en février). En mars, ces références ont encore vu leurs prix bondir respectivement de 5,39% et 1,98%.

Pour les marques nationales en revanche, la répercussion en rayons de la flambée des coûts des matières premières n'a commencé à se matérialiser que le mois dernier avec une inflation de 1,2%, contre 0,22% en février. Une nette accélération qui résulte de la fin des négociations commerciales entre industriels et distributeurs le 1er mars et le début de l'application des nouveaux contrats: "On a commencé à voir de l'inflation sur les marques nationales mais ce n'est pas encore complet", explique Emily Mayer, spécialiste des produits de grande consommation chez IRI.

Inflation de "5% au début de l'été"

Si les augmentations décidées dans le cadre des négociations commerciales ont commencé à se voir en mars, c'est surtout en avril qu'elles ont été appliqués sur les produits des marques nationales. D'où une inflation en grandes surfaces estimée par IRI à 3% ce mois-ci.

Et la dynamique devrait s'inscrire dans la durée. D'autant que "l'impact de la guerre en Ukraine ne sera visible qu'au début de l'été", prévient Emily Mayer qui s'attend à une inflation de 5% à partir de juin ou juillet. "Un niveau jamais vu depuis 2008", rappelle-t-elle. En effet, le gouvernement a décidé de rouvrir les négociations commerciales pour tenir compte de l'impact du conflit en Ukraine, ce qui devrait tirer un peu plus les prix à la hausse dans les prochains mois.

Ce pic à 5% devrait tenir "pendant plusieurs mois" et l'inflation se prolonger "en 2023", prédit Emily Mayer. Et il ne s'agit là que d'une moyenne. Pour certains produits de base, l'augmentation des prix sera à deux chiffres. En cause, la persistance de la guerre en Ukraine alors que le pays est un producteur majeur de céréales. Et "quand bien même le conflit s'arrêterait aujourd'hui, la production ne reprendra pas immédiatement", souligne l'experte de IRI.

D'autres incertitudes font craindre une persistance voire une aggravation de l'inflation. A commencer par la reprise de l'épidémie de Covid-19 en Chine et la multiplication des confinements sur place qui pourrait provoquer de nouvelles perturbations des chaînes d'approvisionnement. Sans oublier les éventuels "aléas climatiques" également susceptibles de chahuter la production mondiale des matières premières agricoles.

Pour l'heure, des ruptures sont déjà observées dans certains magasins. Non pas en raison de difficultés d'approvisionnement mais à cause d'une explosion de la demande des consommateurs pour certains produits. C'est le cas des huiles dont les ventes en volume ont augmenté de 55% début avril ou encore de la farine (+57%): "Les gens sont dans la crainte ne plus trouver ces produits ou craignent que leurs prix augmentent trop", explique Emily Mayer.

source bfmtv.com

 





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