mercredi, août 10, 2022

Eau: suite de la réunion des maires le 9 août: maintien de la vigilance renforcée... pas crise

 Je reviens sur l'information donnée hier par François Cavallier sur sa page FB que j'ai publiée sur ce blog.

Nonobstant les débats incessants et les commentaires des lecteurs, une certitude:  nous sommes en situation de stress hydrique sur quasiment toute la France et chez nous particulièrement. Cela affecte tous les usages de l'eau, la végétation, les cultures nourricières, l'agriculture, le maraîchage, les pépinières  et toutes les plantes de nos jardins.

Par ce post de FC, nous  apprenons  que  le débit de la Siagnole est 278l/sec (*) moins 40l/sec (rejet rivière) = 248l/sec soit 21427m3/jour, dont 228l/sec pour l'eau potable (19700m3/j) et 20l/sec pour l'agriculture et le maraîchage (1720m3/j)  et qu'il n'y a pas de problème en ce moment,  me paraît correspondre à "un faux plat descendant" du style de ce qu'on disait lors de la pandémie Covid.
(*) au plus fort de la sécheresse en 2017, en décembre 2017, le débit était tombé à 183l/sec.

Je le répète. Nos réserves d'eau soutrerraine sont effectivement énormes et inconnues en volume car non modélisables: ce sont les sources de la Siagnole et l'aquifère de la plaine de Fayence, les forages de la Barrière et de Tassy. En ce qui concerne les sources, les prélèvements (Neissoun, Sources nouvelles et Source Jourdan) qui vont au répartiteur du Jas-Neuf et qui alimentent les réservoirs des communes, les agriculteurs, et quelques abonnés non raccordés aux réservoirs, doivent obligatoirement être consommés, que ce soit sous forme potabilisée (pour tous usages y compris la végétation) ou agricole pour la nourriture...  sinon l'eau non consommée est rejetée dans la nature, et en dernier au plus bas du réseau gravitaire. Ce n'est que si la production devient inférieure à la consommation qu'on sera en situation de pénurie et qu'un partage entre les usages et usagers devient nécessaire, y compris et pour commencer, en recensant les "très gros consomateurs" et en bridant leurs compteurs (*); c'est ce que j'ai évoqué dans mon billet précédent.
(*) à Fayence 3 très gros consommateurs (plus de 12m3 par jour) ont été pastillés.

Passons au concept du stress hydrique. 

Il s'agit de l'insuffisance des ressources en eau par rapport à tous les besoins: végétation, cultures, agriculture, élevage, eau potable.  L'eau potable n'en est qu'une petite partie. Les ressources sont créées par la pluviomètrie qui alimente les rivières et les nappes phréatiques et les réseaux souterrains dont les réseaux karstiques. Un partie des eaux de la pluviomètrie est immédiatement perdue par l'écoulement des rivières. Le reste est stocké dans les réserves sourterraines - nappes phréatiqus et réseaux karstiques)  et dans les stockages à ciel ouvert qui sont des investissements d'adaptation au stress hydrique. L'ONU compte qu'un territoire est en stress hydrique quand la population a moins de 1700m3 par an et par habitant. A 1000m3/an habitant, on parle de pénurie. Voir geo.fr.

Quelle est la situation en France.?
 
Avec la pluviomètrie habituelle, c'est 440 millions de m3 dont 175 millions de m3 stockés dans les sols (40%), soit 3300m3/an et habitant source BRGM. La France n'est donc pas en situation de stress hydrique, comme des pays de Sahel, du Pakistan ou de l'Inde. J'ai fait autrefois de nombreuses missions à Udaipur Rajasthan... Les Maharajas avaient fait construire d'énormes barrages pour stocker l'eau durant les périodes de mousson; l'eau était utilisée pour l'agriculture lors des pérides de sécheresse.
 
Quelle est la situation chez nous? 
 
Je prends notre surface de territoire de 410km2 et une pluviomètrie type de 600mm par an,  50000habitants et 40% de retenues dans les sols. Cela fait 1968m3 par an habitant. Les 1700m3 par an sont atteints si la pluviomètrie n'est que de 520mm. Depuis janvier pas de pluies... nous sommes donc bien en  stress hydrique.

Quels remèdes?

Des stockages (*) et la réutilisation des eaux usées (7). Celle-ci est handicapée par les règlements sanitaires très stricts; trop strictes par prudence. Il faut saisir notre député de ce problème; si on récupère l'eau usée à Ste Maxime ou à Cagnes sur Mer, pourquoi ne pourrait-on pas le faire chez nous: Tourrettes, Bagnols en Forêt, Montauroux-Callian. Et relation avec le golf de Tourrettes, tout près de la station d'épuration de Tourrettes le long du Riou Blanc.
(*) des stockages mais pas n'importe comment et où... car effets pervers. Voir.
 
Conclusion
 
Selon moi, ce sont toutes ces idées - et d'autres - qu'il faut évoquer et discuter  lors d'une réunion publique demandée par l'association des usagers de l'eau et d'autres citoyens responsables.


Documentation

9 commentaires:

Anonyme a dit…

Jean Gault : eaux usées: une visite à Cagnes sur mer nous prouvera qu’il est possible d’arroser avec des eaux usées.
Il suffit de vouloir (avec Terre Blanche ?)

Anonyme a dit…

Terre blanche bien sur !!
Mais il y a des pays entier ou c’est obligatoire , ainsi que de micro station d’épuration pas plus chère que nos fosses septiques toutes eaux .

Anonyme a dit…

terre blanche arrose avec l'eau du lac, qui ne pose pas encore de problème de déficit, et dispose d'une canalisation qui pourrait satisfaire les besoins de l'agriculture de la plaine.
et monter un dispositif utile qq semaines par an n'a sans doute aucun fondement économique.

Anonyme a dit…

Moi je vous propose de nommer 2 contrôleurs essspecialistes des eaux usées toutes catégories , l’Ugo et l’Huet . Ils ont fait leurs preuves , non?
-Vous savez il y a beaucoup de vieux paysans , qui arrosent leur potager avec leurs eaux usées .ils sont vieux et en pleine forme et leur potager sont magnifiques . Quand on leur demande si ils ont pas peur d’attraper des maladies ? Ils nous répondent que les vers de terre font le ménage et le meilleur compost du monde ( le plus cher a l’achat )( ils ont raison ) et leurs eaux usées meme légèrement traitées sont beaucoup moins dangereuses que les merdes de vaches , chevaux ,moutons , etc élevés avec des granulés européens dont on connais rien et utilisées par tout les esssspecialistes adeptes des poissons et viandes en carrés de chez picard et compagnie .

pratclif a dit…

Oui c'est vrai mais l'eau pompée depuis le lac a un coût payé à SCP au m3 plus le coût du pompage. La STEP de Tourrettes est à côté. Pomper de l'eau usée pour les greens du bas coûterait moins cher. Je crois que le directeur du golf y serait favorable.

Anonyme a dit…

nous connaissons maintenant le débit disponible, mais toujours pas la consommation, et donc le trop prélevé rejeté en bout de parcours?

Anonyme a dit…

Il est évident que nous pourrions arroser avec des eaux usées traitées mais un golf comme celui de Toulouse peut aussi accepter qu’un Green devient yellow ! Qu’à t-on fait en investissements de stockages ou retenues pour éviter les pertes et les inondations,
A ce sujet, quels sont les plans de prévision des risques inondations qui suivront fatalement ? Et je ne parle pas de le dessiccation des sols qui entraîne déjà des désordres de structures des bâtis…

Anonyme a dit…

Toulouse = Tourrettes. Sacré clavier.

Anonyme a dit…

Non je parlais bien de Toulouse