Var Matin Par Elena Espejo Le 10/03/23 à 10h45 ● MàJ 10/03/23 à 10h23
Le territoire fait face à un déficit de pluviométrie sans précédent. Les élus de la communauté d’agglomération Dracénie Provence Verdon DPVA ont dressé un état des lieux de la situation et présenté un plan d’action.
L’eau est devenue une source de bien des tracas. Mardi matin, les élus de la communauté Dracénie Provence Verdon agglomération (DPVA) ont réalisé un point de situation sur le territoire. Il faut dire que l’absence de pluies, ces derniers mois, conjuguée à un début de sécheresse, cause des dégâts au niveau des sols, ainsi que des inquiétudes. Les ressources en eau potable ne sont plus rechargées. L’arrière-pays varois a enregistré entre 20 et 40 mm de précipitations depuis le début de l’année, contre 150 mm habituellement. Conséquence: depuis mi-février, 87 communes du département ont été placées en alerte sécheresse par la préfecture. "En 2022, année la plus chaude jamais enregistrée en France, cette mesure avait été prise au milieu du mois d’avril", rappelle un agent de DPVA.
La pluviométrie constatée sur une année est de 800 mm. Le déficit de pluviométrie relevé actuellement ne date pas d’aujourd’hui, puisque, pour les trois dernières années le total est de 500 mm/an, soit un déficit de 900 mm cumulés sur trois ans. L’équivalent d’une année de pluie!
"L’EAU N’EST PAS UNE RESSOURCE INÉPUISABLE"
La sécheresse s’installe chaque jour davantage*. "Depuis le début de l’année, 45 mm ont été comptabilisés au lieu des 110 mm, soit moitié moins", note le fonctionnaire de DPVA. Des sources et des captages plus bas qu’au mois d’août 2022, une situation inédite qui conduit le président de DPVA, Richard Strambio, à adresser un message en direction des administrés. "L’eau n’est pas une ressource inépuisable. Il faut une prise de conscience collective", assure l’édile, qui entend poursuivre la démarche de communication engagée auprès de la population, notamment en direction des écoliers, collégiens et lycéens. "Il faut retrouver les réflexes d’une gestion parcimonieuse", assure-t-il.
De la pédagogie, mais aussi des prospectives, des travaux et une solidarité territoriale pour ne pas être confronté à une situation compliquée, comme celle vécue l’an dernier par les Bargemonais. D’autant plus que, cette année, DPVA s’attend déjà à d’importantes difficultés sur l’ensemble des communes de l’ex- Sivom de Callas (Claviers, Bargemon, Montferrat, Châteaudouble, Callas et Figanières). Un plan d’action a donc été développé en direction de ces communes déficitaires. "Nous avons d’abord limité les fuites avec des travaux. À Bargemon, cela a permis de passer d’un rendement de 50% à 70%", indique Christophe Carrière, vice-président de DPVA.
VERS UN DÉFICIT HYDRIQUE DE 2.700 M3/JOUR?
Des investigations sont aussi menées pour trouver de la ressource.
"Nous prévoyons un renforcement au niveau de l’approvisionnement en eau brute, avec la Société du canal de Provence (SCP), en bénéficiant de 15 litres/seconde en plus". Soit 2.000 m3/jour.
Autre projet dans les tuyaux, celui en lien avec le camp militaire de Canjuers qui permettrait d’obtenir 500 m3/jour sur le secteur de l’ex- Sivom de Callas. "Cet approvisionnement permettrait de renforcer les communes de Bargemon, Montferrat et Châteaudouble", ajoute le vice-président délégué à la gestion de l’eau.
Deux actions qui, in fine, permettraient de fournir 2.500 m3/jour. Pas suffisant pour répondre aux besoins.
"Aujourd’hui, nous anticipons, au regard des prévisions météorologiques, un déficit hydrique de 2.700 m3/jour", précise un agent de DPVA. Il faudra donc accompagner ces actions d’une réduction de la consommation des usagers avec une campagne de sensibilisation. Et dans l’hypothèse où ces mesures ne suffiraient pas, le maire de Sillans-la-Cascade prévient: "les compteurs des gros consommateurs pourraient être pastillés." Leur débit serait limité.
Dans les cartons, avant le contrôle et la sanction des "mauvais élèves": l’incitation avec tarif dissuasif. En effet, lors du prochain conseil d’agglomération, les élus devraient étudier la possibilité, pour les communes de l’ex-Sivom de Callas, d’appliquer un "tarif sobriété" pour les plus gros consommateurs.
"La moyenne de consommation au niveau de l’agglomération est de 143 m3/an et par foyer, ceux qui consommeraient plus de 300 m3 pourraient se voir appliquer un tarif revu à la hausse (4,10€/m3 contre 2,05€/m3 actuellement)." De quoi encourager certains à vérifier que leur robinet est bien fermé.
*La recharge des nappes phréatique s’opère de septembre à février. Sur cette période, la moyenne est de 550 mm cumulés. En 2021 on comptait 365 mm, 336 en 2022 et 316 aujourd’hui, sur la même période... Une succession de trois années de déficit hydrique.
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