Extrait de la newsletter de François Cavallier Janvier 2017 No55
Humeur 2 : A démagogue, démagogue et demi
polémique avec un article de Jean-Michel Gerassi paru dans le nouveau journal du pays de Fayence.
Si
tout ce qui est excessif est insignifiant, alors on peine à trouver le
sens de la charge publiée à mon endroit en page 10 du N°32 du NJ, au
sujet de la récente concertation publique sur le nouvel accès en pays de
Fayence. Son auteur, pour rester dans le registre sonore qu’il avait
cru devoir adopter en réunion publique, a exprimé sa véhémence par un
texte chargé de majuscules, points d’exclamation, surlignages en rouge
et gros caractères. S’il avait eu vent de l’existence des emoji, il y a
fort à parier que là aussi j’en aurais pris graphiquement pour mon grade
!
Le
fond ne s’embarrasse pas de plus de finesse : la concertation publique
sur le nouvel accès au pays de Fayence ne serait autre, à l’en croire,
qu’une vaste opération de manipulation menée à son seul profit par le
golf de Terre Blanche, dont je ne serais jamais que le faux nez, comme
l’explicite benoîtement l’illustration choisie par la rédaction du NJ.
Bigre ! C’est si peu caricatural que cette même rédaction a jugé
opportun de publier en page suivante un texte de contrepoint laissant
entendre que tout n’est pas si simple : il est vrai que l’on ne peut pas
à la fois me blâmer de ne pas être capable de faire la nouvelle route
(édito du NJ 24) et me laisser agonir parce que je me bats pour la
réaliser…
C’est
certes une ressource rhétorique que de chercher à discréditer le
travail de quelqu’un en le dénigrant à titre personnel. Mais, outre que
ce n’est pas là le procédé le plus élevé ni le plus digne, il relève de
l’aveu de faiblesse. Quand on en est réduit à adopter le registre le
plus démagogique, celui du complot, celui de la mise en cause de
l’honnêteté, c’est qu’on a bien peu à dire contre le projet lui-même.
Indignation d’ailleurs bien sélective, car seules les variantes 5a et 5b
focalisent le courroux de notre ami : les autres variantes, qui passent
moins près des Esterets, échappent à sa colère. De fait, il est
parfaitement légitime de se préoccuper de ce qui peut arriver près de
chez soi, mais il l’est moins de travestir ce souci en intérêt public.
Loin
du pays des merveilles, on commence alors pourtant à se sentir dans un
roman de Lewis Carroll : pendant que je me soucie, comme c’est mon
travail, de la question de l’aménagement du territoire, de la sécurité
de l’accès au pays de Fayence, et de l’intérêt du plus grand nombre,
celui qui ne craint pas de me distribuer publiquement moult leçons de
morale m’accuse de défendre un intérêt particulier (celui de Terre
Blanche) quand il défend en réalité naturellement seulement ses
plates-bandes (que cette route passe le plus loin de chez moi possible
!). Quand la borne est franchie, il n’est plus de limites : notre ami ne
craint donc pas de conclure (sans rire) que le référendum que je
propose serait un « contournement » de la démocratie, plus biaisé donc
encore que la concertation publique organisée en juin ! Cette fois-ci,
Alice est décidément passée, sans retour, de l’autre côté du miroir.
4 commentaires:
le projet de rd 101 est antérieur à l'arrivée des financiers de terre blanche, il convient donc de relativiser les affirmations gratuites de l'opposant de base : une meilleure desserte routière des 25000 fayençois est bien souhaitée par une forte proportion d'entre eux.
accessoirement le projet peut devenir le point de départ de l'opération chateau grime, celle ci relève bien d'un choix de développement et non de manipulations, ce choix appartient à la démocratie locale bien entendu, c'est à dire à une majorité informée et consultée dans le cadre des procédures légales, en l'occurrence le scot à venir et le plu de st paul, en attendant les municipales de 2020.
C'est une polémique à la Clochemerle. Le sujet relève de l'aménagement du territoire; comme le lycée, le développement économique et commercial, le projet de territoire. Le développement de notre territoire, de Colle Noire jusqu'à la Bégude (au sud de Seillans pour ceux qui ne savent pas), est-il dû à une démographie dynamique, avérée, puissante et durable? Si oui, les entreprises et les commerces viendront parce que la demande les appelle; alors il faudra que les infrastructures suivent. Vu la situation actuelle qui n'est pas si dynamique que cela (voir ces repères Insee de la CdC du pays de Fayence), la question comme toujours est: faut-il les infrastructures avant ou après. Je pense qu'il faut voir cette route alternative sur le long terme, dans la perspective d'un développement à l'ouest, plutôt que seulement d'un désengorgement de la RD562.
la polémique probablement dans sa forme, sur le fond il semble que les arguments immédiats (amélioration et sécurisation de notre desserte) suffisent de plus en plus à justifier une infrastructure nouvelle, en 15 ans de palabres le nombre d'usagers n'est pas loin d'avoir doublé et la décrue n'est pas d'actualité.
mais le long terme parait un bon compromis, le très long terme encore mieux puisque nous aurons eu la bonne idée de quitter ce monde cruel.
Le projet de RD 101 est, peut être ou pas, antérieur à l'arrivée "des financiers de terre blanche", mais il n'en reste pas moins curieux de constater combien combien ce tracé reliant les propriétés des dits "financiers" à l'autoroute améliorerait considérablement la position de ces derniers. Sans parler de la prise de valeur supplémentaire de leurs biens constituant une bonne plus value à très bon compte. Sauf a celui des contribuables locaux. D'ailleurs, digresser sur un trajet devant aboutir sur une nouvelle entrée de l'autoroute non souhaitée par son concessionnaire donne à penser que d'amicales et constantes pressions, naturellement désintéressées, sont exercées dans un soucis autre que celui de la "masse", mais que tous ne sont pas désintéressés.
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