Extrait de la Newsletter de François Cavallier Janvier 2017 No55
Fiscalité unique, le dénouement
Le
12 décembre dernier, le conseil communautaire s'est prononcé sur
l'adoption de la fiscalité professionnelle unique. Il y avait eu dans
cette affaire, in extremis, un débat où nous avons pu mesurer toute la
valeur incantatoire de la notion de fiscalité unique, comme si cet
acronyme « FPU » avait le pouvoir talismanique d’incarner à lui seul la
notion de projet communautaire. Je reste réservé de mon côté sur la
religion du tout-communautaire : ceux qui pensent que l’intégration
communautaire est une Providence absolue devraient relire les enquêtes
d’opinion où nos compatriotes disent que le seul élu qu’ils respectent
encore est leur maire.
L’essentiel
de mes regrets vient de ce qu’à mon sens le train passe avec vingt ans
de retard, juste à temps pour que ceux qui, hier encore, faisaient
campagne pour vilipender les massacreurs de la plaine finissent par
décider que le fruit de ce massacre était désirable.
Finir
par se précipiter au bout de vingt ans d'attente, c’est céder à une
opportunité au lieu de travailler à une stratégie d’ensemble qui se
serait exprimée en lien avec le Schéma de Cohérence Territoriale. Je le
redis, la navigation à vue et au fil de l’eau ne peut tenir lieu de
projet de territoire. Je le redis, vouloir se lancer dans une logique
d’intégration n’a pas de sens si nous n’arrivons pas déjà et même
d’abord à une vraie mutualisation. Nous ne sommes pas en train de
diminuer la dépense publique en pays de Fayence, mais de l’augmenter et
de chercher des expédients pour la supporter, en l’occurrence la D.G.F.
bonifiée, dont nul ne sait l’avenir à six mois. Le syndrome de la fuite
en avant nous guette.
Après
discussion, l'ajout de deux délibérations ce même soir, l'une sur la
prise en compte par la communauté des voies parallèles à la RD 562
(pour qu'au moins une partie de ce qui est prélevé dans ces zones y
retourne..) et, surtout, sur la prise en charge des cotisations du SDIS,
a permis d'adoucir les effets de cette situation mais sans en tempérer
en rien les causes. Disons qu’elles sont un moyen de mieux partager
l’opportunité, mais que cela ne fait toujours pas un projet de
territoire.
Je
suis, le seul dans ce cas, issu du suffrage universel direct à
l’échelle de ce territoire. Cela me confère le devoir de dire ce que
j’ai à dire, mais aussi une responsabilité particulière, qui est de ne
pas prendre de position qui mette en péril l’équilibre et l’unité
communautaires. Pour cette raison, j’ai décidé d’exprimer mes réserves
par une abstention, sans autre consigne à l'égard des élus de ma commune
ou de ceux qui m'avaient consulté. Les élus communautaires ont donc,
moins 4 voix contre et 5 abstentions, adopté la FPU. Mais tous, je
crois, souhaitent en tous cas que la gouvernance communautaire prenne la
mesure des signaux qui lui ont été donnés à l’occasion de ce débat, en
termes de projet de territoire comme de respect des personnes et de
respect de la pluralité des convictions.
1 commentaire:
et une voix pour 25000 doit passer par quelques accommodements, qu'il s'agisse de fiscalité commune ou de passages (avec toutes les précautions d'usage) de routes trop près à leur gout de certains des 25000.
on appelle ça vivre en société et l'étape fiscale ci dessus est une bonne étape.
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