dimanche, mai 21, 2017

Perrier favorise la production de vin bio; une démarche intéressante pour nous.


 
Propriété de Nestlé, le site de la source est entouré de 300 hectares cultivés par des paysans locaux.

C'est ce que l'on appelle un projet gagnant-gagnant. Depuis quelques jours, les abords de la source Perrier de Vergèze (Gard) sont en ébullition. Des tractopelles s'activent pour la construction du nouveau chai viticole des Vignerons de la Voie d'Héraclès, une coopérative de 68 vignerons apporteurs. Particularité de ce chantier d'une emprise de 10 hectares: Nestlé Waters France, propriétaire de Perrier, loue cette terre à un prix symbolique, confidentiel, mais «bien en dessous des prix du marché», sourient les viticulteurs.


«Nous investissons 15,5 millions d'euros dans ce chai. C'est quasiment deux ans de chiffre d'affaires. Il est certain que, sans le soutien de Perrier, le projet n'aurait pas la même envergure», convient Jean-Luc Andrieu, directeur de la cave coopérative. Vieux de 23 ans, le partenariat entre la source et les vignerons ne se limite pas à cette location de terrain.

Depuis 1994, Perrier a mis quelque 200 hectares de terre à la disposition des vignerons de la cave avec pour seul cahier des charges d'y respecter les canons de l'agriculture biologique. Intérêt direct pour Nestlé: l'assurance de préserver sa nappe phréatique des pollutions. Les viticulteurs ont, quant à eux, eu accès à de nouvelles terres propices à la culture de la vigne.

Bilan: avec 55.000 hectolitres de vins bio issus d'un total de 800 hectares de vigne (dont les 200 appartenant à Nestlé), la cave coopérative de la Voie d'Héraclès est aujourd'hui le premier producteur français de vins biologiques. Elle les commercialise majoritairement en vrac auprès de grands négociants tels que le Narbonnais Gérard Bertrand et l'Allemand Peter Riegel. «Le bio, ça a démarré doucement à la cave», se souvient Jean-Fred Coste, son président. Les vins bio étant mieux valorisés, plus rémunérateurs et moins soumis aux soubresauts du marché que ceux issus de l'agriculture conventionnelle, les vignerons de la Voie d'Héraclès ont accéléré leur conversion. «Nous sommes passés de 35 % de vins bio en 2010 à 80 % aujourd'hui… et nous avons du mal à faire face à la demande», poursuit le président. Il reconnaît que, dans cette histoire, l'impulsion donnée par Perrier a été décisive.

«Pour nous, la mise à disposition de cet espace participe autant à une volonté de contribuer au développement de l'économie locale qu'à celui de préserver la ressource en eau», précise un porte-parole de Nestlé Waters pour le site de Perrier. «Nous effectuons des relevés réguliers sur la qualité des sols, que nous transmettons à Perrier», explique Jean-Luc Andrieu.

Si le partenariat avec les viticulteurs est, chez Perrier, le plus significatif et le plus ancien, il n'est pas le seul. «Nous travaillons en fait avec l'association Pur projet, qui est spécialisée dans l'agroforesterie, précise-t-on chez Nestlé Waters. Outre la vigne, nous mettons également à disposition d'autres agriculteurs, sur environ 100 hectares, des terres pour la culture d'oliviers et de safran.»
En outre, la source Perrier procède à la plantation de ripisylve. Présent au bord des cours d'eau, ce type de plantation est efficace dans la lutte contre les pollutions aux nitrates. Plusieurs spécimens peupleront d'ailleurs les abords des nouveaux chais d'Héraclès.

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