C’est, résume Associated Press (AP), une “affirmation fausse”. En avançant, jeudi 19 mars, que la Food and Drug Administration (FDA), l’organisme fédéral qui supervise la commercialisation des médicaments aux États-Unis, venait d’approuver le recours à la chloroquine, un antipaludéen vieux de plusieurs décennies pour traiter les patients infectés par le coronavirus, le président Donald Trump “a déformé les faits”, constate l’agence de presse américaine.


Lors d’une conférence de presse à la Maison-Blanche, Donald Trump a déclaré :
Nous allons pouvoir rendre ce médicament disponible quasiment immédiatement. C’est très excitant. Je pense que cela pourrait changer la donne. Ou peut-être pas. Mais d’après ce que j’ai vu, cela pourrait changer la donne.”

Essai clinique étendu

Le traitement n’a pas été approuvé pour le coronavirus, a rectifié dans la foulée Stephen Hahn, le dirigeant de la FDA, mettant en garde contre le risque de donner de “faux espoirs” aux patients avant que le médicament ne soit complètement testé et validé. Mais la FDA va mettre en place “un essai clinique étendu”, a indiqué M. Hahn.
“Les essais de médicaments nécessitent généralement des centaines ou des milliers de patients et, même lorsqu’ils sont accélérés, ils prennent des semaines ou des mois”, précise AP. Même si “techniquement”, reconnaît l’agence, “les médecins peuvent déjà prescrire (la chloroquine) aux patients atteints de Covid-19”. Ce qui reviendrait à un détournement du médicament pour un usage autre que celui prévu dans le cadre de son autorisation de mise sur le marché.

“Désinformation”

Donald Trump, dont l’administration a été à plusieurs reprises “critiquée pour la lenteur de sa réaction”, “a semé une nouvelle fois confusion sur la réponse du gouvernement américain à la pandémie de coronavirus”, commente, au Royaume-Uni, le journal The Guardian.
​C’est loin d’être la première fois que l’occupant du Bureau ovale contredit les autorités sanitaires de son pays depuis l’apparition des premiers cas sur le sol américain. “Gravité du coronavirus”, “durée anticipée de la pandémie”, “gravité de la situation”, “date prévue pour la mise à disposition d’un vaccin”, taux de létalité “par rapport à la grippe”, “quantité de tests disponibles aux États-Unis”Business Insider a listé six moments où des responsables publics ont dû intervenir pour corriger les propos du président, décrits par le site comme un “mélange de vœux pieux et de désinformation” induisant “en erreur la population”.