La météorologie est née vraiment à la fin du XIXe siècle entre 1850 et 1870. Météo France n’a été créée par décret que le 18 juin 1993. Hélène Corréa y est ingénieure. Elle ne bat pas en brèche tous les dictons, mais rappelle que les prévisions météorologiques sont une science, qui analyse le chaos de l’atmosphère. Et ce n’est pas facile tous les jours.
Les dictons sont-ils complètement loufoques ?
Les dictons, Météo France ne s’en occupe pas. Cependant certains, quand ils sont basés sur l’observation, peuvent avoir une certaine réalité mais seulement dans une certaine région et dans une certaine mesure. D’autres n’ont aucun sens, c’est juste pour la rime, comme Noël au balcon, Pâques au tison. C’est l’inverse une fois sur deux. Ça n’a pas de sens du tout.
Les dictons, Météo France ne s’en occupe pas. Cependant certains, quand ils sont basés sur l’observation, peuvent avoir une certaine réalité mais seulement dans une certaine région et dans une certaine mesure. D’autres n’ont aucun sens, c’est juste pour la rime, comme Noël au balcon, Pâques au tison. C’est l’inverse une fois sur deux. Ça n’a pas de sens du tout.
Et les saints de Glace ? Statistiquement, souvent après la période des saints de glace en mai, les gelées disparaissent. Mais c’est un repère statistique pour les cultures. Les cultivateurs, par l’observation, ont remarqué qu’il y a moins de chance d’avoir des gelées, chaque année, après la Saint-Mamert, la SaintPancrace et la Saint-Servais, traditionnellement célébrées les , et mai de chaque année.
Les bulletins météo ont-ils fait disparaître les dictons ?
Les dictons étaient basés sur l’observation des gens, à une époque où il n’y avait pas de bulletin météo. Et c’était déjà bien. Ils observaient par exemple les nuages. Or, on sait qu’avec un certain type de nuage, on peut avoir de la pluie. C’est le cas avec le cirrostratus. C’est un nuage fait de glace, élevé et étalé, qui couvre le ciel. Quand la lune ou le soleil sont derrière, cela fait un halo autour. Et en effet, cela peut annoncer l’arrivée d’une perturbation avec des pluies. Mais cela n’est pas vrai partout. C’est souvent faux sur Aix-enProvence par exemple. Tout dépend d’où arrive la pluie, ou s’il y a des reliefs, qui vont arrêter les nuages, etc. Cela peut être des gros signaux, mais on ne peut pas faire de prévisions avec ça.
Le changement climatique a-t-il une influence ?
Les dictons vont changer si l’observation change, mais comme ils sont faux pour les /... Ils vont peut-être évoluer ou s’appliquer à d’autres lieux. Après il y a les superstitions. Le risque pour la science, c’est qu’il y a un retour aux croyances, qui font le lit du climato-scepticisme. Le premier but de Météo France, c’est la protection des personnes et des biens. Il faut distinguer les prévisions pour les quinze jours, les prévisions saisonnières et les projections pour les prochains siècles.
Comment sont faites les prévisions ?
Pour faire des prévisions météo, on a besoin d’un maximum de données observées sur la surface de la Terre, et dans l’atmosphère, pour partir d’un état initial, c’està-dire qu’il faut savoir où sont les nuages, où est-ce qu’il pleut, comment est le vent, quel est le taux d’humidité... ? Les quatre paramètres principaux sont pression, température, humidité, vent. Après, il y en a beaucoup d’autres. Cet état initial est mesuré en continu, grâce à des instruments au sol et aux satellites. Ensuite, des dizaines de milliers de lignes de codes informatiques, traduisent des équations de mécanique des fluides et des différents processus physiques. Météo France dispose pour cela d’un supercalculateur à Toulouse. Il fait des millions de milliards d’opérations à la seconde. Tout cela est ingurgité. Ensuite, les modèles de simulation de l’atmosphère tournent quatre fois par jour, et sortent des prévisions de pression, température, humidité, vent et plein d’autres paramètres évidemment. Et là, nos prévisionnistes les analysent.
Pour faire des prévisions météo, on a besoin d’un maximum de données observées sur la surface de la Terre, et dans l’atmosphère, pour partir d’un état initial, c’està-dire qu’il faut savoir où sont les nuages, où est-ce qu’il pleut, comment est le vent, quel est le taux d’humidité... ? Les quatre paramètres principaux sont pression, température, humidité, vent. Après, il y en a beaucoup d’autres. Cet état initial est mesuré en continu, grâce à des instruments au sol et aux satellites. Ensuite, des dizaines de milliers de lignes de codes informatiques, traduisent des équations de mécanique des fluides et des différents processus physiques. Météo France dispose pour cela d’un supercalculateur à Toulouse. Il fait des millions de milliards d’opérations à la seconde. Tout cela est ingurgité. Ensuite, les modèles de simulation de l’atmosphère tournent quatre fois par jour, et sortent des prévisions de pression, température, humidité, vent et plein d’autres paramètres évidemment. Et là, nos prévisionnistes les analysent.
Rien à voir avec la grenouille, pourtant les prévisions sont parfois fausses ?
La grenouille cela n’a aucun sens. Il est parfois difficile de comprendre comment on peut faire des projections d’ici la fin du siècle, alors que l’on peut se tromper sur les prévisions à quinze jours. La météo, c’est quelque chose de très scientifique, qui n’est pas toujours exact à cause du chaos, qui a une part d’incertitude. Le chaos est inhérent à la météorologie. Celle-ci peut générer l’effet papillon, qui fait qu’une petite variation de paramètre peut avoir un effet dans une autre région ou à l’autre bout du monde, créer un cyclone par exemple. Tout ce qui est dicton ou croyances populaires, en général c’est faux.
La grenouille cela n’a aucun sens. Il est parfois difficile de comprendre comment on peut faire des projections d’ici la fin du siècle, alors que l’on peut se tromper sur les prévisions à quinze jours. La météo, c’est quelque chose de très scientifique, qui n’est pas toujours exact à cause du chaos, qui a une part d’incertitude. Le chaos est inhérent à la météorologie. Celle-ci peut générer l’effet papillon, qui fait qu’une petite variation de paramètre peut avoir un effet dans une autre région ou à l’autre bout du monde, créer un cyclone par exemple. Tout ce qui est dicton ou croyances populaires, en général c’est faux.
Que faire contre ce chaos ?
On sait de mieux en mieux évaluer ce chaos. Il est inhérent à la météorologie. L’atmosphère est un fluide gazeux, et comme tous les fluides, il répond à des équations, qui ont une partie chaotique, donc d’incertitude. À la base, la météorologie, ce sont des équations, des maths et de la physique. En fait, l’état initial n’est pas parfait, car même si on a beaucoup de données, on ne peut pas en avoir sur chaque millimètre de la planète. Or une petite variation d’un paramètre peut avoir de grandes conséquences ailleurs.
D’où les taux de probabilité ? C’est pour cela qu’à partir du troisième jour de prévision, on va commencer à faire les tendances en disant qu’on a un indice /, /… C’est qu’en fait on a fait tourner le modèle une cinquantaine de fois en faisant varier les conditions initiales, pour savoir si c’est stable ou pas. Si le modèle en faisant varier un tout petit peu les conditions initiales donne toujours la même chose – par exemple qu’il dit toujours qu’il y a un anticyclone sur nous – cela veut dire qu’on peut avoir une bonne confiance sur les prévisions de la semaine prochaine. Si au contraire, un coup il met grand soleil et un coup il met dépression, c’est qu’il y a plus d’incertitude et que cette petite variation initiale provoque une variation assez importante. Donc pour quantifier cela, on va mettre un faible indice de confiance.
D’où les taux de probabilité ? C’est pour cela qu’à partir du troisième jour de prévision, on va commencer à faire les tendances en disant qu’on a un indice /, /… C’est qu’en fait on a fait tourner le modèle une cinquantaine de fois en faisant varier les conditions initiales, pour savoir si c’est stable ou pas. Si le modèle en faisant varier un tout petit peu les conditions initiales donne toujours la même chose – par exemple qu’il dit toujours qu’il y a un anticyclone sur nous – cela veut dire qu’on peut avoir une bonne confiance sur les prévisions de la semaine prochaine. Si au contraire, un coup il met grand soleil et un coup il met dépression, c’est qu’il y a plus d’incertitude et que cette petite variation initiale provoque une variation assez importante. Donc pour quantifier cela, on va mettre un faible indice de confiance.
Comment prévoyez-vous le climat sur cent ans ?
Depuis le début du GIEC, Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, des modélisations sont faites. Ce sont des modèles de climat. Météo France a le sien. Il n’a rien à voir avec le modèle, qui permet de faire les prévisions météo jusqu’à dix-quinze jours ou les prévisions saisonnières. Pour faire une projection climatique sur les cent prochaines années, un modèle climatique tourne sur le supercalculateur pendant plusieurs semaines. Il intègre un modèle d’atmosphère, un modèle d’océan, un modèle de rivière, de glace, de biosphère, de chimie atmosphérique – comment le dioxyde de carbone est relâché par certains éléments ou absorbé par les océans...
Depuis le début du GIEC, Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, des modélisations sont faites. Ce sont des modèles de climat. Météo France a le sien. Il n’a rien à voir avec le modèle, qui permet de faire les prévisions météo jusqu’à dix-quinze jours ou les prévisions saisonnières. Pour faire une projection climatique sur les cent prochaines années, un modèle climatique tourne sur le supercalculateur pendant plusieurs semaines. Il intègre un modèle d’atmosphère, un modèle d’océan, un modèle de rivière, de glace, de biosphère, de chimie atmosphérique – comment le dioxyde de carbone est relâché par certains éléments ou absorbé par les océans...
Le chaos est inhérent à la météorologie
Constatez-vous le changement climatique dans vos prévisions ? Le modèle de prévisions à dixquinze jours en tient compte, puisqu’il part d’un état initial, donné par les satellites et les stations au sol et donc il prend l’état réel, à l’instant T. Mais quand on observe par exemple une vague de chaleur, là on se pose la question : « Est-ce que l’on aurait pu voir cette vague de chaleur, si l’on n’avait pas de réchauffement climatique ? » Météo France participe à des études, permettant d’évaluer l’occurrence de l’avoir avec ou sans changement climatique. Le fait d’observer tous les étés des vagues de chaleur permet de penser que c’est un signe du réchauffement climatique.
Constatez-vous le changement climatique dans vos prévisions ? Le modèle de prévisions à dix quinze jours en tient compte, puisqu’il part d’un état initial, donné par les satellites et les stations au sol et donc il prend l’état réel, à l’instant T. Mais quand on observe par exemple une vague de chaleur, là on se pose la question : « Est-ce que l’on aurait pu voir cette vague de chaleur, si l’on n’avait pas de réchauffement climatique ? » Météo France participe à des études, permettant d’évaluer l’occurrence de l’avoir avec ou sans changement climatique. Le fait d’observer tous les étés des vagues de chaleur permet de penser que c’est un signe du réchauffement climatique.
5 commentaires:
J'ignore la valeur des ingénieurs - res - de Météo France mais elle ne doit pas voler bien haut. En effet, suivant les prévisions sur le Canton depuis 25 ans ( y compris du temps du minitel), je constate qu'en dépit des gros investissements de cette boutique avec nos impots, les réalités se révèlent de plus en plus divergentes avec les prévisions. Dernière fumisterie : ce mardi qui devait être un jour de déluge n 'a accouché qu'une pisse de chien . Et c'est de plus en plus faux chaque année, comparativement à 20 ans en arrière. Bien la peine de payer des impots pour cela.
la prévision météo fonctionne à partir de modèles mathématiques dont la fiabilité repose sur l'expérience.
vous constatez que les modèles ne fonctionnent pas très bien en ce moment, vous pouvez regretter vos impôts, mais peut être aussi vous demander si nous ne sommes pas confrontés à une situation inédite de variation rapide de notre climat ...
avec des conséquences beaucoup plus couteuses que le servide météo.
Météo : Science inexacte que l'on essaie de comprendre plus ou moins bien
Ce que je reproche ce ne sont pas les aléas climatiques mais le fait que les "prévisions" se révèlent de plus en plus fausses, malgré de très gros investissements. Et, oui, je regrette alors mes impots, contrairement à ceux qui n'en paient jamais (pas nécessairement les plus pauvres..et je parie que vous en connaissez).
Bien d’accord avec vous ,sur tout .
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