Une première réunion pour la création de ce
Conseil Local de l’Alimentation en pays de Fayence se tiendra jeudi 17 mai entre les acteurs susceptibles d'y contribuer par leurs professions et leurs engagements associatifs.
Sans préjuger de ce qui sera échangé au cours de cette réunion, je me livre à ces réflexions, dans le contexte actuel d'inflation et de baisse du pouvoir d'achat, auquel nous sommes tous conftontés.
La France est le pays des grandes surfaces; 70% des français achètent leur nourriture en grandes surfaces. En pays de Fayence, il y a pléthore, pour les communes noyau - Fayence, Tourrettes, Callian et Montauroux - dont le centre commercial est la plaine: d'Ouest en Est: Super U, Intermarché, Carrefour Market, Lidl, Action, Leclerc, Marcel Bio... Les commerces des villages se sont déplacés vers la plaine: dernier en date, le Crédit Agricole de Montauroux. Emblématique du processus est le village de Tourrettes devenu un village musée à ciel ouvert!
Dans le contexte de l'inflation visitez ces différentes grandes surfaces et voyez tout ce qu'elles font pour atirer et satisfaire leurs clients par leurs offres, leurs prix et la qualité des produits, sans cesse en changement.
Tant que le prix des transports restera très faible, les français continueront d'acheter en grandes surfaces approvisionnées de loin. Seule une petite proportion de gens sensibles à la production locale s'approvisionneront en local.
Je ne crois pas à la relance de la production durable et locale de l'alimentation en pays de Fayence. Une initiative dans ce sens avait été tentée "la ruche qui dit oui"; ce fut un échec. Où en sont les AMAP? Et le marché paysan ?
A mon sens, le sujet dépasse largement la production locale de nourriture. Il concerne, de manière systèmique, le modèle de développement de notre territoire depuis 40 ans: un modèle d'urbanisation diffuse à la périphérie des villages aggravé par la loi SRU et la loi Alur inadaptée à notre territoire et à laquelle les maires n'ont pas pu s'opposer. Nous sommes arrivés à la fin de ce modèle de développement et sommes dans une situation de crise à cause de la ressource en eau et du changement climatique.
Mais nous disposons d'outils pour y faire face et préparer l'avenir. Ce sont le SCOT et les PLU de chacune des communes, PLU qui doivent s'y référer et y être compatibles. Le SCOT en vigueur date de 2019; il fut élaboré en 2016 et considérait un accroissement de population de 1.3% en moyenne par an avec environ 4500 logements supplémentaires sur 20 ans répartis dans les zones classées par les communes comme urbanisables. Avec la crise de l'eau, la croissance choisie est maintenant de 0.4% par an ce qui diminue considérablement le nombre de logements futurs à environ 1300. Le SCOT est en cours de révision dans ce sens et les PLU devront aussi être révisés pour être compatibles..
Je dis "Nous disposons d'outils pour y faire face et préparer l'avenir" ... oui c'est dans la plaine qu'il faut agir. Prioriser la plaine pour développement du territoire; par les commerces, par la proximité des nouveaux logements, par le logement social associé... Cette orientation est donnée page 32 du DOO (voir 5): 75% des nouveaux logements est y est souhaitée.
C'est ainsi que les productions locales trouveront leurs consommateurs. Cela va dans le sens de l'initiative de regrouper les 13 Centres d'activités commerciales du pays de Fayence dans une dynamique partagée..
Lire aussi.
- Faut-il redouter «une inflation à deux chiffres», comme le pressent Michel-Édouard Leclerc ?
- La loi Egalim quesaco?
- Présentation du SCOT:
- PADD Plan d'aménagement et de développement durable
- DOO Document d'orientations et objectifs